igure du vignoble national, Jérôme Despey prend une nouvelle présidence : celle du Centre National des Expositions et Concours (CENECA), qui possède et organise le Salon International de l'Agriculture (SIA), co-possède le Concours Général Agricole (le CGA, avec le ministère de l'Agriculture), le salon du Cheval de Paris et le championnat du monde du cheval arabe. Seul candidat déclaré, Jérôme Despey succède au céréalier Jean-Luc Poulain (basé dans l'Oise), qui était en poste depuis 2008 (et s'arrête à mi-mandat).
Premier vice-président depuis 2022 de la Fédération Nationale des Syndicats d'Exploitants Agricoles (FNSEA), président du conseil spécialisé vin de FranceAgriMer depuis sa création en 2009 et président de la Chambre d'Agriculture de l'Hérault depuis 2013, Jérôme Despey est ancré à Saint-Geniès-des-Mourgues (Hérault), où il exploite 10 hectares de céréales (blé dur) et 25 ha de vignes (70 % en IGP Pays d'Oc, 20 % AOC Coteaux du Languedoc et 10 % IGP département). Le viticulteur héraultais s'est installé en 1987, à 18 ans après une formation accélérée en viticulture pour maintenir l'activité du domaine de ses grands-parents. Prenant d'abord la présidence des Jeunes Agriculteurs de l'Hérault, avant de devenir président national de l'organisation de 2002 à 2004, il prend ensuite la présidence de la cave coopérative de Saint-Geniès-des-Mourgues (qui fusionne avec la cave de Montpellier).
Sollicité par Jean-Michel Lemétayer, le président d'alors de la FNSEA, il est candidat au conseil d'administration du premier syndicat agricole en 2005. L'enjeu étant de créer du lien avec la filière viticole, dont les relations ne sont pas particulièrement fluides avec la FNSEA. « On ne peut pas dire qu'il y avait un amour fou entre la FNSEA et les organisations viticoles à l'époque » se souvient Jérôme Despey. Déjà membre de l'Office National Interprofessionnel des Vins (Onivins), Jérôme Despey prend, au départ de Denis Verdier, la présidence de Viniflhor (fusion de l'Onivins et de son équivalent pour l'horticulture en 2006), avant de présider le conseil spécialisé vin du nouvellement créé établissement national des produits de l'agriculture et de la mer (FranceAgriMer, créé en 2009). Avec un engagement répété par Jérôme Despey : « ne pas faire à la place de, mais avec. La FNSEA ne veut pas remplacer les syndicats viticoles et organisations de métier, mais être dans la complémentarité. »
Prenant des fonctions croissantes dans la FNSEA (devenant secrétaire général adjoint sous la présidence de Xavier Beulin puis secrétaire général sous la présidence de Christiane Lambert), il quitte la tête de sa cave coopérative pour prendre la présidence de la Chambre d'Agriculture de l'Hérault en 2013 (suite au départ de Jacques Gravegeal). Soulignant remplir les missions qui lui sont confiées, Jérôme Despey reconnaît qu'il est peu sur son exploitation, ayant l'assistance d'un salarié de confiance pour le travail quotidien. Plus présent pour les vendanges et urgences, il note que s'il perdait ses mandats il retournerait sur son exploitation : « quand vous êtes élu, du jour au lendemain vous pouvez être amené à revenir à 100 % sur votre exploitation, la mienne le permet » indique-t-il.
Actuellement mobilisé sur la crise agricole en général (simplification, compétitivité?) et viticole en particulier (fonds d'urgence, arrachage temporaire, aide au stockage privé, soutiens bancaires aux trésoreries?), Jérôme Despey porte également la feuille de route stratégique de la filière récemment finalisée, mais qui n'a pu être rendue au président de la République, Emmanuel Macron, lors de sa dernière venue au salon de l'Agriculture, perturbée et ayant dû faire l'impasse sur un arrêt au pavillon des vins. Nul doute qu'en 2025, Jérôme Despey saura rendre cet arrêt inévitable?