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L’édition 2024 de la "fashion wine week" des salons d'Angers a battu des records
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Vin naturel
L’édition 2024 de la "fashion wine week" des salons d'Angers a battu des records

Début février 2024, plus de vingt événements - salons, dégustations, afters, portes ouvertes - liés au vin naturel (dans toutes ses nuances) se sont déroulés dans ou près d’Angers. Soit plus d’un millier de vignerons naturels, attirant plus de 10000 visiteurs professionnels. Signe de succès ou de fébrilité pour ce marché sous les radars ?
Par Julie Reux Le 26 février 2024
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L’édition 2024 de la
Un peu moins de monde que l’année dernière… mais personne ne s’en plaint. - crédit photo : Julie Reux
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e phénomène à retenir de l’édition 2024 des salons d’Angers, c’est le « boom » des événements. Dive, Greniers Saint-Jean, Levée de la Loire, Pénitentes, Anonymes, NaturAll Wines, Supernature, Chai, Salon Salon, Belles Caves… 22 salons de toutes tailles, à la ville comme à la campagne, des « afters » sur des péniches ou dans des galeries d’art, des portes ouvertes de domaines angevin, des dégustations sauvages sur les parkings… Du « jamais vu » pour la petite cité angevine et Saumur, deux villes pourtant habituées à vivre au rythme de la « fashion wine week » chaque premier week-end de février.

Pour se retrouver dans ce programme frénétique absolument pas coordonné et naviguer dans les cinquante nuances de « vin nat’ » représentées, certains en sont arrivés à réaliser des tableaux Excel. Ont ainsi été comptabilisés 1 600 exposants, et plus de 14 000 entrées enregistrées. Des chiffres à nuancer, car certains domaines, présents dans plusieurs événements, sont comptés deux fois, et pareil pour les visiteurs, qui font généralement un « tour » de plusieurs dégustations. Mais globalement, on peut penser qu’une bonne partie de la scène « vin nature » française était présente à Angers ce week-end-là.

Un peu moins de monde que l’année dernière… mais personne ne s’en plaint

Les organisateurs de tous ces événements craignaient tous de prendre le bouillon, au vu de la morosité ambiante et de la mollesse des salons de Montpellier, une semaine plus tôt. Ils sont donc globalement très satisfaits de cette édition 2024. « On a enregistré 1 600 entrées, explique Virginie Joly, vigneronne (Coulée de Serrant) et organisatrice des Greniers Saint-Jean, un des principaux rendez-vous angevins avec 250 exposants. C’est 6 % de moins qu’en 2023, mais c’était presque mieux, ça facilite la circulation. » Les bains de foule et les files d’attente pour goûter font en effet partie de l’expérience « Salons d’Angers ».

Aux Anonymes (70 domaines exposants dans le centre-ville d’Angers), 1200 visiteurs professionnels sont venus goûter les vins, soit un ratio de 17 visiteurs par domaine, deux fois plus qu’à Wine Paris... Et ainsi, chaque événement a fait le plein, selon sa jauge, parfois toute petite.

Difficile à dire, en revanche, si les vignerons ont conclu beaucoup de ventes de vin, faute de données objectives. « Mais nous, on fait 80 % de notre chiffre d’affaires de l’année pendant les salons », évoque Virginie Joly.

Derrière cette effervescence, il y a ce modèle très particulier d’une galaxie d’événements indépendants et éclatés à Angers et Saumur et même, autre nouveauté 2024, dans la campagne alentours.

Une place de marché incontournable pour le vin nature

Cette configuration est liée à l’histoire des salons, qui a démarré dans les années 2000 avec des vignerons de Loire ne trouvant pas leur place dans le salon institutionnel des Vins de Loire ; avec les Greniers, la Dive ou les Pénitentes, ils ont donc créé des salons qui leur ressemblaient, des « off » plus informels, avec des vins à leur goût (bio et parfois naturels), des tarifs beaucoup plus abordables (la fourchette va de zéro à 600 € pour un stand, grâce à l’engagement bénévole des vignerons angevins à la manœuvre) et des événements à but non-lucratif.

Minoritaires au début, leurs rendez-vous n’ont cessé depuis de prendre de l’ampleur, au point, vingt ans plus tard, d’occuper presque tout l’espace angevin (le salon des Vins de Loire existe encore, mais réduit à sa portion congrue), de faire des émules et de devenir une « place de marché » incontournable pour le vin nature en France et bien au-delà. La Dive et les Greniers, notamment, accueillent un nombre conséquents de vignerons étrangers, mais aussi de très nombreux importateurs étrangers. Et au passage, les bars et restaurants de la ville font le plein, un « treizième mois » de chiffre d’affaires selon plusieurs pros interrogés.

Embouteillage ?

Les salons d’Angers sont donc un bon thermomètre pour prendre la température du marché « nature », qui reste aujourd’hui mal documenté. Premier constat : le nombre de domaines présents a explosé, particulièrement cette année. Au point de ne plus pouvoir accueillir toutes les demandes, quasiment tous les salons ayant déjà des listes d’attente pour 2025. C’est ainsi que le vigneron Pierre Rousse a organisé Supernature, nouveau salon accueillant de nombreux (jeunes) domaines n’ayant pas trouvé de place ailleurs. D’autres ont organisé des dégustations sauvages, sur un parking du centre-ville…

Mais une autre lecture de ce « boom », c’est la mauvaise santé de ce marché. « On vend moins bien, on a tous du vin à faire sortir et il y a trop de domaines », glisse un vigneron. Bref : c’est « l’embouteillage » dans un univers plus habitué à manquer de vin face à la demande qu’à batailler pour vendre. Dans ce contexte, « être à Angers » est capital pour « exister ».

Car en face, ont remarqué plusieurs organisateurs de salons, « on a vu arriver cette année une nouvelle clientèle, beaucoup plus jeune. Des cavistes et sommeliers dans la trentaine, qui ont toujours bu ce genre de vin », observe Virginie Joly. « Et même s’ils achètent moins en ce moment, c’est quand même bon signe pour l’avenir qu’ils soient là. »

 

* : La Ville d’Angers est simple « observatrice » d’un phénomène complètement autogéré par les vignerons, se contentant de louer des salles aux différentes associations. Surfant sur cette dynamique, depuis plusieurs années, la ville organise toutefois le festival « Food Angers » au même moment, pour les habitants du territoire.

 

 

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