stimant que tout ce qui est excessif ne peut qu’être insignifiant, Patrick Jourdain, à la tête de Max le caviste à Cusset (Allier), entre en résistance contre la pratique du Dry January, ou Défi de Janvier, qui consiste à ne pas consommer de boissons alcoolisées pendant le premier mois de l’année. « Le Dry January vient des pays anglosaxons pour faire face au binge drinking [NDLR : Alcoolisations Ponctuelles Importantes]. Nous cavistes, nous prônons une consommation raisonnée et raisonnable de vins et des autres alcools » pose Patrick Jourdain, qui, entre coup de gueule et pied de nez, propose un « mois du blanc » pour sa sélection de vin de janvier. « On n’en parle plus beaucoup, mais dans le temps janvier c’était le mois du linge blanc dans les grands magasins » rappelle le président du Syndicat des Cavistes Professionnels (SCP), qui réalise cette initiative à titre individuel.


À titre tout aussi personnel, Patrick Jourdain n’est pas convaincu par les vins désalcoolisés alors que les projets se multiplient dans le vignoble face à la déconsommation française. « On nous parle d’écologie, mais je voudrais connaître le bilan carbone du désalcoolisé. Pourquoi s’embêter à faire du vin pou désalcooliser derrière ? » pose-t-il. Si les opérateurs du vin désalcoolisé défendent la mise en valeur des arômes fermentaires du vin, Patrick Jourdain reste critique : « je voudrais bien goûter un vin désalcoolisé qui soit super bon. Je n’ai jamais pris mon pied avec l’un d’entre eux pour l’instant. Faisons des choses simples, d’autres produits existent pour ne pas boire d’alcool. C’est peut-être moi qui suis vieux jeu… »
En tout cas, il reste farouchement opposé au Dry Januay. « Il faut laisser les gens prendre soin de leur santé en toute responsabilité. L’abstinence peut devenir dangereuse s’il y a un fort retour de balancier après. C’est comme suivre régime draconien pour rependre plus de poids juste après » détaille Patrick Jourdain, appelant à l’équilibre et non l’excès.