Les trois plus gros domaines de Chine, comme douze des quinze premières caves de Californie vivent une récession de leurs ventes. Les vignerons italiens, chiliens et argentins voient leurs exportations fortement baisser... » liste Dominique Tourneix, directeur général de Diam Bouchage.
Au même titre que les vignerons, les fournisseurs de la filière souffrent de la déconsommation mondiale de vin. « J’ai récemment rencontré un des gros acteurs du monde de l’emballage basé en Italie du Nord. Il m’a fait part d’un profond ralentissement de son activité dans la plupart des 86 pays où il destine ses produits », continue celui qui préside aussi le réseau Vinséo.
Comme cette entreprise et Diam Bouchage, toutes celles qui interviennent en aval de la production (fabricants de bouteilles, d’étiquettes, de capsules…) sont très touchées. « Nos ventes ont reculé d’environ 15 % cette année, reprend Dominique Tourneix. Sur le Sitevi, nos clients nous ont expliqué que leurs cuves sont pleines, qu’ils n’ont pas de visibilité et qu’ils ne savent pas quand ils vont recommander. Les ventes sont également en chute libre dans le secteur du machinisme. En revanche, les tonneliers, les œnologues conseil et tous ceux qui dépendent du volume de vendange ont globalement résisté, tandis que la pression mildiou a bien profité à la filière des produits phytosanitaires ».
La période de déstockage de la chaine logistique mondiale touchant à sa fin, Dominique Tourneix entrevoit une reprise d’activité. Il pense que « certains vont vouloir faire du stock » et anticipe également des commandes liées aux annonces de déroutage des navires suite aux attaques en mer Rouge. En attendant cet éventuel coup de boost, le président de Vinséo encourage ses adhérents à apporter des solutions au changement climatique à leurs clients. « Les entreprises qui auront les muscles pour innover surmonteront cette période difficile » conclut-il.