5 viticulteurs ont assisté ce 5 décembre à Lourmarin à la présentation de l’étude réalisée par Renan Le Roux, ingénieur à l’Inrae, à la demande du syndicat de l’AOP Luberon pour anticiper les impacts du changement climatique sur son territoire.
« Il a choisi d’étudier le comportement d’un cépage précoce, la syrah et d’un cépage tardif, l’ugni blanc. Les deux vont être compliqués à cultiver même dans le cas du scénario optimiste RCP 2.6 où l’on parvient à réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre. Il va faire plus chaud et il va moins pleuvoir pendant la période végétative. Tous les stades phénologiques vont avancer et nous devons également nous attendre à une augmentation du nombre de phénomènes météorologiques extrêmes, comme le gel ou la grêle » résume Nathalie Archaimbault, directrice du syndicat.
Renan Leroux a fait tourner ses modèles sur l’assyrtiko, sans trouver dans cette VIFA (variété d'intérêt à fin d'adaptation) dont l’AOP va demander l’intégration à son cahier des charges début 2024 de solution miracle.
Les participants ont retrouvé le moral en réalisant une fresque du climat. « Nous avons beaucoup discuté des semis de couverts végétaux et de la taille en gobelet plus adaptée à la sécheresse et permettant a priori des vendanges mécaniques » rapporte Nathalie Archaimbault.
Les vignerons ont évoqué la pose de panneaux solaires sur les hangars, « pas dans les vignes pour respecter la charte paysagère », et la mise en place d’une bouteille syndicale pour alléger le bilan carbone de la filière. « Comme dans quelques années l’eau du Canal de Provence pourrait être réservée aux cultures nourricières, nous avons aussi décidé de nous rapprocher de nos confrères des Baux-de-Provence qui testent actuellement la réutilisation des eaux usées traitées » indique la directrice.