maginée pour la première fois en 1987, la cuvée des vignerons de Saint-Pourçain « La Ficelle » fait appel chaque année à un dessinateur différent. Pour le 2023 l’étiquette sérigraphiée est signée par l’humoriste Xavier Lacombe, un ardéchois basé à Lyon, connu pour ses parutions dans l’Echo des Savanes, Marianne ou Siné Mensuel. Il fait suite à une myriade d’humoristes de presse comme Piem, Barberousse et aussi deux grands disparus de l’attentat de janvier 2015, Honoré et Tignous. L’Union des vignerons de Saint-Pourçain vinifie et commercialise le fruit de 310 hectares sur une appellation qui couvre environ 600 ha.
« Cette cuvée a permis à la cave comme à l’appellation de se faire connaitre et de se développer » explique Pierre-Etienne Seguin, le directeur commercial. Le lancement de la cuvée donne chaque année lieu à des festivités à Saint-Pourçain (Allier), puis à Paris en présence de plusieurs illustrateurs fidèles. Ces déambulations, repas et dégustations soudent les 35 vignerons adhérents dans une action promotionnelle qui n’oublie pas d’être conviviale, à l’image du vin de soif (gamay 65 %, pinot noir 35 %) qu’est « La Ficelle ».
Le quotidien auvergnat La Montagne organise un jeu axé sur les dessins de presse qui récompense les vainqueurs avec du vin. Cette ficelle tisse un heureux lien entre le monde de la presse et le monde du vin. Lundi 4 décembre, ils étaient une quinzaine d’adhérents accompagnés d’autant de membres de leur confrérie « Les Compagnons de la Ficelle », à animer la sortie du vin dans 15 bars et brasseries parisiens comme Le Petit Vendôme (1er) ou le Troumilou (4è). 2023
La cuvée est passée de quelques centaines de cols en 1987 à 160 000 dans les meilleures années. Aujourd’hui elle tourne autour de 120 000, sur une production moyenne de 1,5 million de bouteilles à la cave. Elle doit son nom à une ficelle que le tavernier Gaultier aurait en l’idée de glisser dans les pichets en 1587. Avec ses nœuds correspondant aux mesures de l’époque, la demie et la pinte, elle aurait mis fin aux interminables discussions avant paiement. « La Ficelle » n’est pas officiellement un vin primeur, mais elle n’en est pas loin avec sa sortie le premier week-end de décembre.
Devant son succès, les vignerons de Saint-Pourçain lui ont donc adjoint une cuvée de blanc issue de chardonnay 70 % et tressalier 30 %, sans illustration humoristique, appelée « Blanc Premier » vendue 7,80 €. Le prix public du rouge est de 7,50 €, ce qui le rend accessible, ainsi qu’aux restaurateurs qui le proposent entre 18 et 20 €. « Nous sommes principalement présents sur deux bassins, à Paris et autour de chez nous. Ici nous profitions d’une région touristique, avec le thermalisme, le tourisme vert, la proximité de Vulcania. Mais nous constatons comme tout le monde que la consommation baisse dans la restauration » indique Pierre-Etienne Seguin.