ur l’année 2022, les consommateurs français de boissons alcoolisées ont pu acheter 6 millions d’hectolitres d’alcool pur (hl AP), soit une augmentation de 2 % par rapport à 2021 indique "la note de consommation d’alcool et ses conséquences en France en 2022" de l’Observatoire Français des Drogues et des Tendances Addictives (OFDT). Si le vin reste de loin la boisson alcoolisée la plus mise en vente sur le marché français, « plus de la moitié des boissons alcoolisées vendues sont des vins » (avec 52 % des volumes d’alcool pur), la croissance de la consommation française d’alcool est portée par la bière (25 % des volumes AP) et les spiritueux (21 %). Alors que le vin encaisse une baisse de 1,4 % de sa consommation (chutant à 5,66 litres AP par habitant de 15 ans et plus), les bières voient leurs ventes augmenter de 11,3 % (à 2,67 litres AP) et les spiritueux sont en croissance de 1 % (à 2,28 litres AP). Soulignant le succès commercial « des petites brasseries dont la production est égale ou inférieure à 10 000 hectolitres », l’OFDT note que « depuis 2019, la vente de bières est d’une manière générale plus importante que celle des spiritueux (rapporté aux hectolitres d’AP mis en vente sur le territoire), ce qui n’avait jamais été le cas depuis le début des années 1960 jusqu’en 2018 ».
Semblant la regretter, l’OFDT relève la « persistance de l’inégale taxation des boissons alcoolisées », les vins étant soumis à une fiscalité sur les « volumes de boissons alcoolisées vendues (en hectolitres) » quand la taxe est calculée « au degré d’alcool par hectolitre pour les bières et aux hectolitres d’AP pour les spiritueux. En raison de cette hétérogénéité, la charge fiscale est ainsi très différente à gramme d’AP équivalent, et il en résulte notamment que les vins sont beaucoup moins taxés que les spiritueux. » Alors que la filière vin argumente que la déconsommation n’a pas besoin de fiscalité comportementale, il semble que l’OFDT ne soit pas contre une augmentation des taxes sur le vin.
D’après le dernier baromètre de Santé publique France, « environ 80 % des adultes de 18 à 75 ans respectent les repères de consommation à moindre risque » pointe l’OFDT, sachant que ces repères sont « de ne pas consommer plus de 10 verres standard par semaine et pas plus de 2 verres standard par jour ; d’avoir des jours dans la semaine sans consommation » et qu’une unité d’alcool standard contient 10 grammes d’AP (soit l’équivalent de 25 cl de bière à 5°, 12 cl de vin à 12°et 3 cl de whisky à 40°).