lus on s'élève et plus dure sera la chute dit le proverbe. Après une année 2022 marquée par la spéculation, le marché des vins fins se recentre sur les valeurs sures. Une véritable correction selon le dernier rapport de la bourse internationale des vins de Londres (Liv-ex Power 100). Classant les marques de vins les plus cotés sur le marché secondaire d’après son suivi des lots en vente et des échanges entre opérateurs du premier octobre 2022 au 30 septembre 2023, la plateforme Liv-Ex résume la tendance : « les vins de Bordeaux sont les vainqueurs par défaut du classement Power 100 de cette année. C'est le marché le moins risqué qui soit, le mieux compris ; les acheteurs savent ce qu'ils peuvent attendre de ces vins, à savoir de la qualité à un certain prix, et une relative liquidité. » Bordeaux serait ainsi un vainqueur par défaut, alors que sa campagne des primeurs 2022 reste en demi-teinte.
« Dans un contexte d’aversion au risque croissante, les acheteurs bourguignons et californiens se sont concentrés sur les grandes marques » analyse le rapport de Liv-Ex, pointant que « le bénéficiaire naturel en a été Bordeaux, qui est le marché le mieux connu et le moins risqué qui soit », avec +5 vins dans la liste des 100 marques les plus cotées. Y perdant 5 vins, la Californie résiste cependant en termes d’échanges sur ce top 100 (pesant pour 6 % des volumes, contre 7 % l’an passé). Perdant deux marques (après en avoir rentré six l’an passé), la Bourgogne pâtit des « hausses de prix significatives enregistrées dans la région » sur des étiquettes montantes sans que le retour sur investissement soit assuré (au contraire, les domaines et négociants très établis sont confortés, comme le domaine de la Romanée Conti, mais aussi les opérateurs proposant des références plus accessibles ont surperformé). Perdant une marque, la Champagne reste forte en termes de volumes, « bénéficiant des volumes élevés de vins produits et des échanges commerciaux importants qui en résultent ».


S’opposent cette année deux tendances : « l’une est la fuite vers la qualité, la recherche de valeurs sûres dans un contexte commercial difficile. Alors que sur les marchés en hausse, les collectionneurs ont tendance à ne pas mettre à l’épreuve leur courage et à ne pas explorer de "nouvelles marques" moins bien établies à l’échelle mondiale. Ils reviennent à ce qu’ils connaissent. En revanche, la performance prix de certaines grandes marques en a pris un coup, les faisant chuter au classement (Arnoux-Lachaux, Coche-Dury, Armand Rousseau, etc.) » précise Liv-Ex.