ins d’Alsace, vins de garde ? La vente organisée en son château de Kientzheim, près de Colmar (Haut-Rhin), par la plus ancienne confrérie vinique d’Alsace, se proposait de casser cet éventuel doute. Les plus jeunes des 509 bouteilles issues de sa prestigieuse œnothèque de 65 000 cols affichaient le millésime 2003, la plus ancienne celui de l’année 1911. « Les Alsace ont du potentiel de garde » insistait Jean-Paul Goulby, chancelier receveur de la confrérie, avant de livrer les 140 lots de 1 à 6 bouteilles mis à prix à partir de 120 € minimum au marteau du commissaire-priseur Jean Burdloff.
La vente regroupant une cinquantaine d’enchérisseurs s’est particulièrement animée au moment où le catalogue s’est arrêté sur les millésimes 1983, 1976 et 1974 pour lesquels la bouteille individuelle de sylvaner, de riesling ou de pinot gris a dépassé les 120, voire les 220 €. Un seul lot n’a pas trouvé preneur. Quatre bouteilles uniques mises à prix à 700 et 800 €, ont été retirées, leur prix de réserve n’étant pas atteint. Le clou de la vente, un riesling de 1911 mis à prix 2 000 € a en revanche été adjugé 2 550 € à un viticulteur du cru.


« Je suis amateur d’émotion et d’histoire » explique Jean-Christophe Bott, du domaine Bott-Geyl à Beblenheim. La bouteille sera dégustée par le groupe d’amis qu’il représentait et qui ont réuni leurs budgets pour s’offrir pareille bouteille unique. Le viticulteur n’en est pas resté là, se portant notamment acquéreur d’un vin provenant des vignes de son grand-père, et d’autres issus d’une parcelle acquise par son entreprise il y a quelques années. Un trio de sommeliers milanais, fidèles de l’événement, est reparti le coffre de leur break rempli de bouteilles qu’ils dégusteront « en cercle privé ».
Le produit de la vente servira à financer les travaux de rénovation du château. La neuvième vente aux enchères de la confrérie Saint-Etienne aura lieu en novembre 2025.