arqué par un millésime 2023 sous forte pression mildiou, le vignoble se prépare à connaître de nouvelles tensions sur la gestion du black-rot dans les années à venir. « La fin de l’homologation du métirame voté par la Commission Européenne acte la fin de la lutte efficace contre le black-rot » acte ainsi le vigneron bordelais Olivier Metzinger, pour qui « il n’y a plus aucun produit pour lutter spécifiquement contre cette maladie. Les autres produits antimildiou ont au mieux une action frénatrice. » Le métirame est le seul produit de contact contre le black-rot, « je comprends cette vision » esquisse Éric Chantelot, le directeur du pôle Rhône Méditerranée chez l’Institut français de la vigne et du vin (IFV). Mais l’expert Ecophyto se veut rassurant : « il reste encore le folpel, même s’il est moins efficace. Et il existe d’autres produits fongicides, à base de triazole et la strobilurine. Il n’y a pas d’impasse sans métirame. »
Ces dernières matières actives sont autorisées dans la lutte contre le black-rot, mais interdites dès qu’il s’agit de lutter contre le mildiou et peu recommandées contre l'oïdium (risques de résistance obligent). Alors que la fin du métirame n’attendrait pas 2025 mais aurait lieu dès 2024 (par anticipation de son producteur, les stocks disponibles s’annoncent très faibles), les domaines viticoles vont devoir adopter de nouvelles stratégies contre le black-rot. Gérer le black-rot uniquement couplé à la stratégie mildiou restera possible avec des spécialités à base de folpel, mais sera moins performante qu'avec les spécialités à base de métirame analyse Éric Chantelot, pointant qu'il sera indispensable de coupler la stratégie oïdium au contrôle du black-rot en utilisant les triazoles et strobilurines en cas de risque black-rot
Si le black-rot reste considéré comme une maladie secondaire dans le vignoble, elle peut devenir plus prégnante sur les parcelles de cépages résistants au mildiou et à l’oïdium, notamment sur les secteurs de forte pression.