avoie, ça vient… Après 8 ans de période probatoire, la production savoyarde de crémants va-t-elle être reconnue par l’Institut National de l’Origine et de la Qualité (INAO) ? « Notre problème juridique remonte à la démarche de reconnaissance du crémant de Savoie, fin 2009 » se rappelle Pierre Viallet, le vice-président du Comité Interprofessionnel des Vins de Savoie (CIVS). Pour le lancement de sa production, l’appellation pétillante se nomme "Savoie méthode de production crémant de Savoie" pour une période transitoire de cinq ans, de 2015 à 2020. « En 2023, nous n’avons toujours pas eu de régularisation de l’INAO. Alors que les sept autres crémants bénéficient d’appellations autonomes. Nous restons en vins de Savoie : méthode crémant de Savoie » rapporte Pierre Viallet, qui demande à l’INAO un traitement identique aux autres AOP effervescentes.
Sollicité par Vitisphere, l’institut indique traiter la demande, qui doit passer par l’Union Européenne : « la reconnaissance de l’AOP "Crémant de Savoie" doit se baser sur la preuve de l’usage traditionnel de ce terme et de sa notoriété. Cela doit faire l’objet d’un dossier complet qui sera ensuite transmis à Bruxelles. Les services de la délégation territoriale Centre-Est de l’INAO sont en lien avec l’ODG pour l’appuyer dans sa démarche. »


Ayant récemment rencontre le comité national vin AOC de l'INAO, Pierre Viallet rapporte que « des dispositions ont été prises pour que la Savoie obtienne sa reconnaissance en appellation autonome en AOP crémant de Savoie. Le comité régional Bourgogne, Beaujolais, Jura et Savoie doit instruire la demande et appuyer l'Organisme de Défense et de Gestion des Vins De Savoie pour toutes les démarches administratives et juridiques : dossier de reconnaissance, Procédure Nationale d’Opposition, etc... »
Avec 2 100 hectares de vignes en Savoie, la production de crémants représenterait 5 % des AOC savoyardes (avec 500 000 bouteilles/an). « La production de crémant stagne face à la demande. Et face aux aléas climatiques : le crémant devenant une variable d’ajustement, il faudrait planter des vignes dédiées comme ne pas manquer de matière première » analyse Pierre Viallet, pour qui « il faudrait une démarche très offensive : le crémant est un produit d’avenir, un relai de croissance. On pourrait facilement faire plus, doubler la production. »