e sort s’acharne sur le vignoble de Savoie : quand ce n’est pas le gel, c’est la grêle ! Ce lundi 24 juillet, deux orages se sont abattus sur les zones d’Apremont, de Chignin, de Cluse de Chambéry, de Frangy, de Seyssel… « Je n’avais jamais vu ça : deux fois de la grêle dans la journée. Et avec des dégâts sur les bâtiments et véhicules d’exploitation » soupire Pierre Viallet, le vice-président du Comité Interprofessionnel des Vins de Savoie (CIVS). Notant qu’il faut attendre que ça sèche pour estimer les dégâts (feuilles à terres, grappes lacérées ou tombées...), le vigneron d’Apremont indique que le premier orage serait tombé vers 11 heures sur 200 à 250 hectares (avec de gros grêlons, mais l’absence de vent limitant les dégâts sous le feuillage), le second orage est arrivé à 18 heures sur 340 à 400 ha (avec une chute de grêle moins intense, mais amplifiée par le vent). Ces orages sont un coup du sort pour le vignoble savoyard (2 100 hectares), qui n’a connu que deux millésimes sans aléas climatiques d’ampleur sur les sept dernières années. « Mon domaine a perdu 140 % d’une récolte en 6 ans. C’est difficilement supportable, alors que l’on a un problème de répercussion sur les prix (sans parler des matières sèches et de l’énergie) » pointe Pierre Viallet.
« Ça commence à être compliqué, le métier. On l’adore, mais il apporte beaucoup de complications financières et autres » indique Pascal Perceval, du domaine Perceval à Porte-de-Savoie, qui assuré mais pas plus serein (« on ne sait jamais ce qui est pris en charge »). S’il estime ne pas être trop touché avec 20 % de dégâts en moyenne par rapport à des collègues ayant perdu 80 % de leurs récolte, le vigneron note qu’« il y a surement des parcelles à 50 %, on fera avec ». Un fatalisme amplifié par la loi des séries : c’est la troisième année de suite qu’un orage de grêle tombe à cette période.
La grêle étant une porte d’entrée aux champignons, maintenant « il faut gérer les maladies. Alors ce n’était pas une année simple. On s’approchait de la fin de saison et on a encore 15 jours à traiter et surveiller » témoigne Jérémy Dupraz, du domaine Dupraz à Apremont. Se trouvant à une semaine de la fermeture de la grappe, le vigneron se souvient de la vendange prometteuse, entre 55 et 65 hl/ha, qui était sur pied avant l’orage : « on s’approchait des quotas ».