Massifs, les deux orages de grêle tombés consécutivement le lundi 24 juillet sur le vignoble de Savoie aura un impact significatif sur la production de ce vignoble montagnard. D’après les visites d’expert réalisées cette semaine, on parle de 80 à 100 % de dégâts sur les vignobles de Corbonod, Frangy et Seyssel, 50 à 70 % sur la zone de Motz, 20 à 30 % sur Arbin, 10 à 25 % sur Chignin, 15 à 40 % de dégâts sur 800 hectares de vignes à Apremont, Porte de Savoie… « Sur 2 000 hectares, ce n’est pas anodin » résume Pierre Viallet, vice-président du Comité Interprofessionnel des Vins de Savoie (CIVS). Si les estimations de pertes de récolte sont à affiner, elles pourraient s’aggraver avec une possible dégradation sanitaire (notamment Botrytis avec la chaleur et l’hygrométrie actuelles).
Quoiqu’il en soit, la Savoie va accentuer son déséquilibre entre sous-production (chronique depuis plusieurs millésimes, avec les seuls généreux 2018 et 2022) et demande maintenue des marchés : « on vend 105 000 hl et on est à flux tendu. Cette année on imaginait une récolte correcte entre 105 et 110 000 hl. On pensait faire du VCI (Volume Complémentaire Individuel), mais ce ne sera pas mis en œuvre cette année » constate Pierre Viallet, pour qui l’assurance récolte est un outil de résilience financier, mais seuls les volumes de vin en cave permettent de répondre aux demandes. Tout l’enjeu est de réussir à constituer un stock…


« Une nouvelle fois, la Savoie va produire moins de vin qu’elle n’en vend » résume Pierre Viallet, qui appelle la Savoie à travailler la valorisation de ses produits : « le problème, c’est la conjoncture économique. Nous subissons depuis deux ans une augmentation des coûts de production et des prix des matières sèches, mais il faut une augmentation pour prendre en compte la baisse des rendements. La chute des rendements change le modèle économique des vins de Savoie. » D’autant plus que les propriétés ont gagné en surfaces et sont plus exposés aux difficultés économiques.