isparu ce dimanche 5 novembre à 74 ans, l’homme politique champenois Philippe Armand Martin aura marqué la filière du vin en soutenant ses multiples mobilisations. D’abord maire de sa ville natale (Cumières dans la Marne, de 1989 à 2008, ainsi que vice-président de la Communauté de communes d'Epernay Pays de Champagne), puis député (de 1993 au RPR à 2017 avec l’UMP) et député européen (1994 à 1999). Viticulteur, il a naturellement été vice-président en 1999, puis président en 2002 et enfin coprésident jusqu’en 2018 de l’Association Nationale des Élus de la Vigne et du Vin (ANEV).
« Dirigeant exigeant, il défendait avec force et charisme les dossiers qu’il portait, que ce soit au titre de ses mandats électoraux ou avec l’ANEV, auprès du gouvernement français, dans l’Assemblée nationale et face aux institutions européennes, avec une capacité extraordinaire à convaincre du bien-fondé de ses arguments » salue un communiqué de l’ANEV porté par ses coprésidents, la sénatrice Nathalie Delattre (Gironde, Parti Radical) et le député Didier Paris (Côte d’Or, Renaissance), ainsi que son secrétaire général, Vincent Léglantier (conseiller municipal et communautaire de la ville de Sézanne dans la Marne, Les Centristes). « C’est au cours de la mobilisation de la filière et des territoires viticoles français contre la libéralisation des droits de plantation, portée par la Commission européenne au cours des années 2000 et 2010, qu’il aura profondément marqué l’histoire de l’ANEV » ajoute le communiqué. Qu'il soit signataire de l’appel d’Angers en 2010 ou présent à la naissance de la fédération européenne des vins d’appellation la même année, Philippe Armand Martin n’aura pas manqué une occasion de s’opposer aux projets de dérégulation du potentiel de production viticole en participant à la structuration politique de la filière vin.


Autre combat de Philippe Armand Martin, la lutte contre les visions hygiénistes réductrices accablant le vin en France. Ainsi en 1999, il « n'admet pas l'assimilation du vin aux drogues les plus dures ». En 2006, il cosigne un rapport parlementaire pour la promotion scolaire de la consommation raisonnée de vin auprès des enfants. En 2011, il veut « mettre fin à la confusion qui s'établit entre la nécessité de la lutte anti-alcoolique et les points positifs de la consommation modérée du vin, démontrés par les études scientifiques récentes » en demandant au gouvernement d’« inscrire le vin, produit de la vigne, au patrimoine culturel et gastronomique protégé de la France » Une reconnaissance entrée au Code Rural en 2014, grâce à la mobilisation de sénateurs.