nnonçant une visite d’État du 4 au 7 novembre prochains à Pékin, le premier ministre australien Anthony Albanese dévoile dans un communiqué que « nous sommes désormais parvenus à un accord avec la Chine pour aller de l'avant dans la résolution du différend sur le vin ». Ayant normalisé ses relations avec l’Australie depuis la crise covid et ses polémiques politiques, le gouvernement chinois vient d’annoncer une révision accélérée des droits de douane imposés de +100 à +200 % sur le prix des vins australiens depuis la fin 2020 et les conclusions d’une enquête anti-dumping. Devant durer cinq ans, ces mesures punitives ont rendu caduc l’accord de libre échange entre l’Australie et la Chine signé en 2015, qui avait permis aux vins australiens de dominer le marché chinois (avec 40 % des volumes, largement devant ses challengers : la France et le Chili).
Ces dispositifs vont être réétudiés sur les cinq prochains mois par la Chine. Mais « si les droits de douane ne sont pas supprimés à la fin du réexamen, l'Australie reprendra le différend à l'OMC (Organisation Mondiale du Commerce) » prévient le premier ministre australien. Anthony Albanese se montre cependant optimiste : « nous sommes convaincus d'un résultat positif ». Des droits de douane similaires sur l’orge australienne ayant été levés.
Reprenant très difficilement depuis la fin de la pandémie de covid, le marché chinois du vin devrait rester compliqué pour les vins français avec ce retour en grâce du concurrent australien. Dont les stocks de vins rouges sont démesurément importants et dont les opérateurs sont particulièrement impatients de revenir sur leur ancien marché de prédilection. La compétition s'annonce rude ces prochains mois en Asie, pour le vin en vrac comme en bouteille, même si l'Australie ne devrait pas retrouver son leadership instantanément. De janvier à septembre 2023 d'après les données douanières, les vins australiens pointent à la quatorzième place des fournisseurs chinois en volume (avec 12 000 hl, -24 %), quand les vins chiliens sont premiers (à 820 000 hl, -25 %) et ceux français deuxièmes (à 506 000 hl, -25 %). "Les vins australiens sont encore loin d’être revenus sur le territoire chinois, dont les importations de vins sont encore en baisse sur les neuf premiers mois de 2023 (-28 % par rapport à janvier-septembre 2022)" explique Adrien Boussard, conseiller sectoriel pour les vins et chez Business France, qui note "par-contre, il y a une reprise sur les importations par Hong Kong de vins australiens. Il est fort possible qu’il y ait un marché gris entre Hong Kong et la Chine pour certains vins australiens". L'Australie étant le premier fournisseur en volume de la région administrative chinoise (77 000 hl, -2 %), devant la France (67 000 hl, -15 %).