ntre janvier et juin, les importations totales de vin à Hong Kong ont progressé de 3 % par rapport à l'année dernière, pour atteindre 4,19 milliards de dollars HK (soit 503 M€), selon les données du gouvernement. L'Australie a été l'un des principaux moteurs de cette croissance. Au cours du premier semestre 2023, les exportations de vins australiens, tranquilles et effervescents, ont fait un bond de 34,59 % par rapport à la même période de l'année dernière pour s’élever à 799,19 millions HKD (96 M €), sur la base des données du gouvernement compilées par nos soins. Cette croissance a permis d'accroître la part de marché de l'Australie, qui représente désormais plus de 20 % du marché des vins importés à Hong Kong.
Le contexte de ce boom est important. Les relations sino-australiennes, jusqu’alors glaciales, ont montré récemment des signes de réchauffement. Les droits de douane élevés imposés par la Chine ayant perturbé des échanges commerciaux d'une valeur de 1,2 milliard de dollars australiens (723 millions d’euros), nombreux sont ceux qui sont optimistes quant à un prochain répit. La reprise fait également suite au ralentissement de l'année dernière, certains cavistes se retrouvant en situation de surstock, mais les importations ont pris de l'ampleur cette année grâce aux perspectives d’une suppression imminente des droits de douane.
Grâce à sa proximité avec la Chine continentale et sa politique d’exemption de taxes sur le vin, Hong Kong a attiré des exportateurs qui attendent avec impatience le feu vert pour relancer le commerce. Les relations avec l'Australie ont montré des signes d'amélioration depuis l'élection d'Anthony Albanese après trois années de gel diplomatique. Depuis, les deux pays ont progressé dans leurs dialogues diplomatiques et commerciaux. À l'approche du voyage très attendu du Premier ministre australien en Chine d’ici la fin de l’année, Anthony Albanese a appelé de ses vœux « des échanges sans entrave » avec la Chine. Cet appel donne de l'espoir aux exportateurs de vin australiens en difficulté, car le vin représente la seule catégorie encore freinée depuis la levée des droits de douane sur l'orge.
La dernière rencontre entre Anthony Albanese et le premier ministre chinois Li Qiang à Jakarta, lors des réunions de l’ASEAN, constitue un pas en avant. Par ailleurs, une discussion commerciale de haut niveau entre les deux pays à Pékin la semaine dernière avec des participants des associations viticoles australiennes et des principales entreprises vinicoles a également donné lieu à des spéculations sur une reprise imminente des échanges. Avant l’imposition par la Chine en mars 2021 de droits de douane punitifs sur le vin australien allant jusqu'à 218 %, l'Australie exportait des vins d’une valeur de 1,2 milliard de dollars australiens (soit 723 M€) vers la Chine, son principal marché d'exportation. Au cours des douze mois se terminant en juin dernier, la valeur des échanges avec Chine, à l'exclusion de Hong Kong, n’a pas dépassé 8,1 millions AUD (soit 4,9 M€).
Certains experts du secteur du vin en Chine mettent en garde contre un optimisme excessif, faisant remarquer que la suppression des droits sur l'orge est intervenue suite au retrait du différend porté par l'Australie devant l'OMC. Or, le différend sur le vin est toujours en cours devant l’organisation. Les relations entre la Chine et l'Australie se sont détériorées après l’émergence du Covid-19. Les tensions ont commencé à s'apaiser l'année dernière suite à la rencontre entre le Président chinois Xi Jinping et Anthony Albanese à Bali. La Chine a progressivement diminué les barrières commerciales, notamment celles portant sur le charbon, le bœuf, l'orge et les homards. Le vin reste la seule catégorie dont l’entrée en Chine reste bloquée.