ragique, l’accident mortel de Jérôme Sourdais n’est pas un cas isolé. « C'est la quatrième fois ce millésime qu’un viticulteur est intoxiqué dans une cuve à vin en fermentation. Autant d’accidents sur un temps de travail si court, ce n’est plus possible ! » fulmine Benoît Gimenez, spécialiste de la sécurité des travailleurs en espaces confinés.
Depuis septembre, le dégagement de CO2 durant la fermentation alcoolique a aussi coûté la vie à un caviste en Ardèche, à un jeune retraité dans la Loire, et à un vigneron du Vaucluse.
L’an dernier, Benoît Gimenez a compté deux décès. « Et il y a en a eu au moins quatre en 2021 et six en 2020 ». La MSA a presque les mêmes chiffes. « Qu’il s’agisse de chutes de hauteur, d’intoxications au dioxyde ou monoxyde de carbone, ou les deux, comme dans le cas de Jérôme Sourdais et de son cavisre, les vinifications occasionnent entre 0 et 4 accidents graves de salariés chaque année, un petit nombre, mais constant » estime Laurent Estève, adjoint au responsable du Département Prévention des Risques Professionnels de la MSA.
Malgré de nombreuses campagnes de communication et la mise en ligne d’un site dédié à la sécurité au chai, la MSA n’arrive pas à percer ce plafond de verre. « Il suffit pourtant d’un ventilateur à 200 € et d’un détecteur de gaz à 400 € et d’une journée de formation pour en finir avec les intoxications » déclare Benoît Gimenez.
Intervenant depuis plusieurs années dans le milieu de l’eau et de l’assainissement, « chez Véolia, Suez et d’autres grosses régies qui obtiennent facilement des subventions pour la prévention », le spécialiste enrage de ne pas réussir à pénétrer le monde viticole, dans lequel il a de la famille.
« Beaucoup de vignerons ne sont pas à jours de leur document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP) et ne peuvent par conséquent pas prétendre à des aides pour l’achat d’équipements ou la formation en prévention » explique-t-il.