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"Mes 20 années de descente progressive aux enfers des vins de Bordeaux moyen de gamme"
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Témoignage
"Mes 20 années de descente progressive aux enfers des vins de Bordeaux moyen de gamme"

On peut être classé cru bourgeois dans une belle appellation médocaine sans rouler sur l’or. Au contraire même, comme en témoigne ici un vigneron médocain en pleine procédure collective, décrivant une déshérence économique se développant en Gironde.
Par Alexandre Abellan Le 08 octobre 2023
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Une procédure collective se tenant devant le tribunal, le vigneron témoignant ici a demandé l'anonymat pour partager librement son analyse d'une situation loin d'être isolée. - crédit photo : Adobe Stock (Hyunseo Kim)
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es clichés ont la peau dure : si les propriétaires de modestes vignobles médocains ont l’habitude d’être vus comme des châtelains, leur train de vie n’a pourtant rien de commun avec les grands crus classés en 1855. En témoignent « mes vingt dernières années de descente progressive aux enfers » rapportées par un vigneron du Médoc souhaitant rester anonyme. Une chute « qui aujourd’hui caractérise la situation de beaucoup d’entre nous au sein de la filière et sur ce créneau moyen de gamme à Bordeaux : ni entrée de gamme, ni grand cru classé » explique le vigneron que nous appellerons ici William (souhaitant garder l'anonymat face à ses difficultés économiques).

Faisant partie des crus bourgeois du Médoc, ce vigneron estime que « cette famille de crus est progressivement asphyxiée, comme chacun sait, par le négoce bordelais qui lui préfère souvent les grands crus et leurs seconds vins... Les vins prestigieux étrangers ... Et ses propres châteaux : une fois dépensés les billets de banque, il ne reste plus au négoce que les pièces ! » Pour William, les dispositifs de distillation de crise et d’arrachage sanitaire n’auront pas d’impact majeur dans le Médoc, car déjà « les banques s’impatientent des retards pris pour le remboursement des prêts consentis lors du covid-19 aux petits châteaux, la MSA de gironde ne peut plus être le banquier de la viticulture bordelaise, son département recouvrement amiable est dépassé à cause des échéanciers non respectés, et le trésor public doit recouvrir TVA et taxe foncière rapidement, donc les courriers de mise en recouvrement partent actuellement en quantité de la cité administrative... »

Crise évidente pour le tribunal judiciaire

Notre vigneron médocain ne veut pas faire « mine de croire que quelques subventions d’arrachage et de distillation, plus une grosse campagne de pub régleront le problème de la filière viticole bordelaise en général et le problème des vins de milieu de gamme en particulier ». Et de glisser une proposition au Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux (CIVB) : passer à une Cotisation Volontaire Obligatoire (CVO) indexée à la valeur (€) et pas au volume (hl). La CVO actuelle étant de 4,72 € HT/hl pour l'AOC Bordeaux et 10,39 € pour les communales du Médoc (ainsi que Pessac-Léognan, Saint-Emilion Grand Cru). Face aux différences de niveaux de prix actuellement pratiqués, c'est « un peu comme si l'ancienne vignette avait été basée sur la taille du véhicule et non  sur sa cylindrée. Une Renault 4L égale une Porsche 911 ! Ou bien la Renault paye trop cher, ou bien la Porsche bénéficie de ce qui ressemble... A une quasi franchise fiscale ! Ce qui est tolérable en temps d'abondance, mais inacceptable lorsque les subventions sont financées par le ministère de l'Agriculture voire Bruxelles, et dans tous les cas par le contribuable... Et a fortiori lorsque la filière toute entière se dit solidaire » s'étrangle William, défendant une évolution du calcul des CVO pour « prendre acte de l’ampleur réelle de la crise pourtant évidente pour le tribunal judiciaire de Bordeaux ».

Il faut dire que William est lui-même en procédure collective pour sa propriété, après s’être « heurté à un président du tribunal judiciaire de Bordeaux qui s’est refusé à admettre mon stock de vin dans la catégorie des actifs disponibles... Le passif exigible étant supérieur à mon cash la liquidation était inévitable. » Désormais, le vigneron se bat pour « éviter la ruine complète de ma famille », puisque « la déclaration de créance au mandataire par un créancier vaut présomption de vaine poursuite ! Les banques, la MSA et le trésor public le savent bien et engagent sans attendre la fin de la liquidation la responsabilité des associés sur leurs biens propres… » Et le vigneron désabusé de regretter de ne pas avoir été alerté par son comptable sur le manque de protection des associés à titre subsidiaire face aux créanciers compte tenu du statut de Société Civile d'Exploitation Agricole (SCEA).

Au final, « certes sur le terrain nous voyons de la lumière au bout du tunnel... Mais nous craignons que ce soit le phare d’une locomotive » conclut William.

 


 

 

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Tous les commentaires (28)
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augustin Le 29 janvier 2024 à 12:01:03
environ 4 mois plus tard nous y sommes Le spectre de la sortie du millésime 2023 avec augmentation de prix et bouquets de seconds vins se profile négociants et courtiers à la cape banques sur le qui vive cvo toujours absurdement ndexee sur les volumes arrachage et distillation sans effet nouvelle campagne de pub coûteuse et abscon pas de mis3 jour par la chambre agriculture sur le nombre de procédures collectives ... pépiniériste marchands de matériel viti au point mort ... les tonneliers klaxonnent et les fournisseurs de matières seches pour le conditionnement en artisanale en chômage technique . . bercy découvre egalim 2 ans trop tard ... un comite interministeriel peut encore prendre quelques bonnes décisions mais il faut desormais faire vite très vite ...M Guyot n attendez plus !
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augustin Le 16 novembre 2023 à 23:41:10
un mois plus tard les Diafoirus 23 s agitent toujours au chevet du malade : arrachage des vignes , distillation des vins , gaspillage des fonds civb en vaines affiches rouges ... mais que l on se rassure les Diafoirus 2024 vont très rapidement prendre le relais avec un nouveau train de recettes miracles : la diversification rapide vers la polyculture , l évolution immédiate en photo voltaîque et enfin l accélération de la mise en place de la norme hve4 ... veaux vaches cochons panier ... tous prêts à tomber dans le panneau et dans le nouveau bio ? il va falloir beaucoup de courage et d esprit d équipe à la filière pour rebondir en 2024 mais avec des vraies solutions et notamment la reconquete des grands marché à l export pour l entrée et le milieu de gamme Espagne Italie napa valley mais aussi nouvelle Zélande Australie Chili Argentine nous ont durement concurrence mas rien n est perdu .
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augustin Le 11 octobre 2023 à 12:36:33
Heureusement le collectif viti 33 qui participe aux commentaires de cet article se réunit à nouveau le mardi 17 octobre au Pian !!! Nous sommes beaucoup à penser que l agenda de la réunion pourrait etre utilement étendu et ce au delà des sempiternels débats (sur la distillation l arrachage ou les campagnes de pub ) déjà bien engagés. A commencer par : 1. une cartographie réelle des procédures collectives en cours au tj pour la filière à obtenir via fgvb 2. une refonte possible des mécanismes de la cvo du civb ... 3. et pourquoi pas un signalement collectif emanant du collectif viti 33 auprès de l autorité de la concurrence à Paris et basé sur des soupçons d abus de position dominante. Ceux ci pourraient être subis ,selon des témoignages concordants , par des acheteurs du négoce bordelais et de la part de certains producteurs particulièrement apres au gain et pour le moment en position de force. Au détriment du reste des acteurs de la filière en sur-stockage des anciens millésimes. Or le marketing du civb constate une relance de la demande notamment aux usa sur les petits châteaux. Toutes les pistes doivent être explorees avant qu il ne soit trop tard pour beaucoup de producteurs bordelais déjà en grande difficulté.
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Vigneron Le 10 octobre 2023 à 08:58:20
@Augustin, je connais moins l'arsenal juridique, mais je sais qu'en droit il faut établir la preuve du dommage et identifier le lien de causalité avec les personnes incriminées, ce qui n'est pas une mince affaire. De plus, après avoir condamné ces acteurs, si justice est faite, est-ce que tout va repartir dans l'ordre ? Je suis peut-être moins optimiste que vous. Je trouve regrettable que la filière n'arrive pas à être correctement représenté, et que la réussite de quelques uns suffise pour que l'on ferme les yeux sur le reste. Aveuglé par un individualisme économique bien en vogue et la course aux profits, on voit bien que le manque de solidarité fait sombrer tout le monde.
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augustin Le 09 octobre 2023 à 22:23:47
réponse à "vigneron " Compte tenu de la situation dramatique que connaît la filière pour l essentiel de ses acteurs ( à l exception de quelques happy few) il appartient désormais aux autorités compétentes de précisement vérifier si le chaos actuel est vraiment du à la seule " économie de marché " je cite ... ou bien si un éventuel abus de position dominante , venant de quelques acteurs, peut être identifié rapidement puis stoppé immediatement par les autorités compétentes. Avec tout l arsenal juridique dont dispose notamment l Autorité de la Concurrence , cela permettrait probablement alors à certains acteurs du négoce de reprendre leur parfait libre arbitre en termes d achat fructueux de vin en milieu de gamme , et si besoin était. Les récentes études de marché faites par le CIVB évoquent en effet ,depuis mi 2023, un retour de la demande sur le segment intermédiaire notamment RPC et USA. Donc la mécanique peut decidement redémarrer si la solidarité revient entre négoce et petits châteaux !
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Vigneron Le 09 octobre 2023 à 18:04:48
La crise est certainement dû au marché, nous ne constatons pas ce fait. Il y a simplement des acteurs qui ont une responsabilité de par leurs intérêts privés comme le négoce, ou qui ont une responsabilité collective comme les syndicats, jamais mise en cause. Le vigneron lui se retrouve entre le marteau et l'enclume avec des décisions inadaptées de la part de certains responsables. Ces vignerons sommés de faire faillite, alors qu'ils ont été "la source" pour alimenter les fonds des syndicats et du trésor public. Vous me direz, c'est l'économie de marché.
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moi Le 09 octobre 2023 à 15:26:28
je me suis totalement reconnu dans cet article. La différence... j'exploite 60ha et vends l'intégralité de mes produits aux memes acheteurs depuis 15ans. Jusqu'en 2018 j'etais en plein développement passant de 35 à 75ha. Bref, cela tournait et les chais sont vides. Mes problèmes: investissements réalisés en 2008 pour achat de propriété puis transformation du chai en 2018 suivis de manque de récolte 2017-1920-21-22; puis Trump; le COVID et forcément, nos métiers étant des métiers de charges fixes... des soucis de trésorerie. Aujourd'hui j'ai clairement l'impression que certaines banques vertes veulent couler les entreprises qui fonctionnent afin de récupérer un peu les pertes qu'elles auront sur celles qui sont déja mortes. je n'ai plus aucun espoir nous concernant même si j'ai déja mes contrats pour 2024. Rien à voir avec la politique ambiante, inutile de tirer sur le CIVB ou autre organisme.... dans mon cas c'est juste la météo et des investissements réalisés suivis par des mauvais moments géopoliques et des banques qui ne veulent pas comprendre
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Vigneron Le 09 octobre 2023 à 14:43:24
Pour réagir sur la dernière phrase de l'article sur le fait que l'expert comptable ne l'avait pas informé des conséquences juridiques et financières en cas de liquidation de sa société, il y a là un manque de conseil juridique que je trouve regrettable, peut-être même constitutif d'une faute ou d'une négligence. Comment à un tel niveau d'expertise peut-on omettre ce conseil ?
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augustin Le 09 octobre 2023 à 13:29:45
Je reviens sur le dernier commentaire de Leolou sur la disparité de santé économique entre petits châteaux et gcc. Si celle ci est juste basée sur un pur fonctionnement de marché libéral, à la limite, rien à dire. La réponse est moins simple si le succès récent de la campagne de primeur du millésime 22 par exemple et ce auprès du négoce bordelais avait d autres raisons. Se pourrait il par exemple que lesdits négociants aient ete largement motivés par le risque d être confrontés à un refus de vente l an prochain sur le premier vin , ou encore par la contrainte d un achat lié pour l acquisition du second vin ? Si ces faits ,bien entendu eventuels, étaient prouvés, ils seraient constitutifs d un délit d'abus de position dominante ( puisque la majorité des budgets primeurs sont desormais l apanage de quelques domaines au detriment du reste de la filiere concernee par ce type de mise en marché). L Autorité de la Concurrence (du moins lorsqu elle a été saisie) n a pas hésité à intervenir avec severite dans la plupart des régions viticoles françaises .. et hors Bordeaux à cette date. Devons nous nous réjouir de cette vertu régionale sans aucun équivalent... ou bien le problème est il plus grave ? Voilà un beau sujet à mettre a l agenda de M le Préfet, garant de l ordre public dans notre belle région et probablement juste pour en avoir le c?ur net. Car le doute pourrait s installer et la situation est desormais trop grave pour ne pas identifier toutes les pistes d amélioration de la filière. Sans bouc emissaire mais sans vache sacrée non plus ...
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Leolou Le 09 octobre 2023 à 11:39:26
L'argent va à l'argent ! Les petits propriétaires dégustent alors que les propriétaires de grands crus se gavent c'est complètement injustifiés!
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Vigneron Le 09 octobre 2023 à 11:26:51
Peut-être faut-il se demander au vu de l'incompétence de certaines institutions de la viticulture s'il ne faudrait pas plutôt instaurer un référendum sur les décisions importantes. Est-ce qu'il n'y a pas justement une crise des syndicats pour représenter la profession ? Plutôt que d'élire des représentants qui n'ont que la légitimité du vote, et un manque cruel de vision et de compétences, entrainant toute la profession droit dans le mur...
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Dominique Le 09 octobre 2023 à 09:40:28
C?est bien gentil de venir se plaindre maintenant des institutions de la viticulture bordelaise. Mais combien se sont réellement opposés à celles-ci ? J?ai en tête des dizaines de réunions professionnelles où personne n?a rien osé dire face à des décisions ridicules et suicidaires. La peur de représailles paraît-il, le respect des convenances bordelaises, éviter les fautes de goût?. Depuis 15 ans au moins, cette filière a arrêté de réfléchir. On laisse un ancien président du CIVB parler d?une crise « conjoncturelle », sans qu?il y ait un éclat de rire général. On change de position sur l?arrachage en 3 jours , avouant ainsi son incompétence. Mais les mêmes nuls sont réélus. Alors, la colère ne suffit plus. Il faut de la réflexion prospective et beaucoup plus de courage.
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Olivier Metzinger Le 09 octobre 2023 à 09:28:52
Notre collectif viti 33 a mis en lumière le fait qu'environ 40.000 Ha de vignes de Bordeaux produisant pour le marche du vrac vendait plus ou moins à perte depuis la dernière crise des années 2003/06. Nous avons suggéré de se mettre tous autour de la table pour gérer ces problèmes. Or depuis plus d'un an il ne se passe rien. Le négoce, la FGVB, le CIVB ne veulent pas parler de ce problème, donc ne veulent pas le régler. Le fait que le négoce puisse vendre du vin sous son Coût de production avec de tel volume est une bombe. Inévitablement et inexorablement cela fait chuter les marchés rémunérateurs de vente qui ne comprennent pas pourquoi ils devraient payer un même produit plus cher (mais au vrai prix). Nous espérions bien naïvement que la cellule de crise de la préfecture prendrait en compte le sujet, mais il n'en est rien. Cette dernière est enterré, le représentant de l'État pense peut être que la crise l'est aussi (le syndrome de l'autruche). Le boomerang va revenir et faire très mal. C'est affligeant de voir une telle volonté de destruction. Nous aurions pu soulever des montagnes ensemble, mais chacun reste dans son coin, et conserve sa petite chapelle (bientôt en ruine). C'est dommage. Quand on veut régler un problème, la première étape c'est d'admettre qu'il y a un problème, or depuis des mois, des années, nos instances nient la réalité.
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Vigneron Le 09 octobre 2023 à 09:01:18
On se demande ce que font les syndicats.. Ce vigneron a portant dû en payer des cotisations! Sera t'il remboursé ? Et le négoce censé être le partenaire des vignerons.. Triste désastre quand il n'y a plus de solidarités au sein même de la profession, chacun regardant à sa porte.. Pendant ce temps, quand les faibles sont condamnés, acculés à la faillite, priés de vendre tout leurs biens, les vrais coupables qui ont de lourdes responsabilités sur l'ensemble de la profession sont innocentés. Alors, on me prétextera qu'ils ne sont pas vraiment responsables, que le vigneron ayant monté sa société aurait dû tout faire pour s'en sortir, mais quand même! Et puis ces gens de pouvoir (je ne parle pas du vigneron cité) qui ont de grands avocats et un semblant de morale pour se protéger ne font que fuir leur responsabilité collective. Ils n'ont pas compris que l'on est tous dans le même bateau.Mais où va le monde ?
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augustin Le 09 octobre 2023 à 00:42:30
Hélas KDD (voir message précédent) la Cour de Cassation par un arrêt de la chambre mixte du 18 mai 2007 compléte très clairement l article 1858 du Code Civil : la seule déclaration de creance au mandataire lors de la lj fait présumer la "vaine poursuite " et permet donc effectivement (comme le relate le témoignage) au creancier de la SCEA de mettre en cause ses associés et ce de manière solidaire et à concurrence de l entièreté des sommes dues .On comprend pourquoi nombre d experts comptables et avocats rechignent encore à encourager les petites structures viticoles qui sont leurs clientes à se déclarer en cessation de paiement ... alors meme que à l évidence leur actif disponible ( donc hors stock de vin ) est très souvent désormais , inférieur à leur passif exigible . Une fois le processus engagé de cessation de paiement puis periodes d observation, la liquidation judiciaire devient hélas probable pour une petite exploitation. Puisque ultimement plan de continuation ou cession deviennent difficiles à mettre en place dans le marasme actuel. Il devient donc urgent que l interprofession , CIVB ou encore la FGVB peu importe , communique enfin les chiffres réels des procédures collectives du secteur viticole émanant du greffe des tribunaux judiciaires bordelais compétents. Plutôt que de continuer à se référer à une vague enquête qualitative sur le sujet émanant, du moins pour Bordeaux, de la Chambre d Agriculture il y a un an . Et il est également temps ,peut être ,de recommencer à publier les cours des vins en vrac et en bouteilles par classements et par aoc, pour mesurer correctement l érosion globale des cours à laquelle les courtiers (de Gironde dans le cas qui nous occupe) sont confrontés depuis un an , hors Crus classés. Rappelons à ce sujet que le Civb a retiré la publication mensuelle de ces cours de son organe de presse " union girondine" . Pour trouver des solutions à cette crise , mieux vaut en effet au probablement en connaître le périmètre avec ces données objectives . Lesquelles nous manquent aujourd hui cruellement pour identifier les solutions qui s imposent , en impliquant tous les acteurs de la filière, et ce de manière imperativement solidaire ... Gcc 1855, crus bourgeois et equivalents, crus artisans , caves coopératives et bien entendu courtiers et négociants ...Wer will , der kann !
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Bernard Le 08 octobre 2023 à 17:20:11
Comment faire une commande de son vin pour l'aider ?
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KDD Le 08 octobre 2023 à 15:33:15
« Les banques, la MSA et le trésor public le savent bien et engagent sans attendre la fin de la liquidation la responsabilité des associés sur leurs biens propres? » Totalement illégal. ? « Par ailleurs, selon les dispositions de l'article 1858 du C. civ. : "les créanciers ne peuvent poursuivre le paiement des dettes sociales contre un associé qu'après avoir préalablement et vainement poursuivi la personne morale ". En conséquence, un AMR doit avoir été préalablement notifié à la société puis une mise en demeure de payer. À défaut d'exécution dans le délai de trente jours de l'envoi d'une mise en demeure de payer selon les dispositions de l'article L. 257-0 A du LPF et l'article L. 257-0 B du LPF, des poursuites en recouvrement peuvent immédiatement être engagées à l'encontre de la société, par toutes les voies de droit à la disposition du comptable public, et adaptées à la situation. Ce n'est qu'après avoir constaté que ces poursuites sont vaines et être en mesure d'en justifier que le comptable peut entreprendre le recouvrement à l'égard des associés. »
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augustin Le 08 octobre 2023 à 13:27:33
Ce qui est regrettable c est que le premier classement hiérarchique des crus bourgeois du Médoc de 2003 ait fait long feu et que le second du même type ,celui ci de 2020, soit rentré en collision avec la crise sanitaire covid 19.Donc même les meilleurs crus bourgeois n ont pas apparemment pu "sortir la tête de l eau "à cette occasion, ce qui est bien dommage pour les viticulteurs . Mais aussi dommage pour les amateurs éclairés de grands médocs Lesquels savent à quel point ces types de vin sont souvent des pépites au rapport qualité prix imbattable.Le négoce bordelais s est largement détourné de cette catégorie de produit , lui préférant des étiquettes plus prestigieuses , rompant ainsi avec le principe de solidarité de la filière , avec effectivement un risque réel de chaos imminent .
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Marc COUSSY Le 08 octobre 2023 à 11:45:39
Il est regrettable qu'en Gironde l'accompagnement dans les procédures judiciaires dites "collectives" (Règlement Amiable, Sauvegarde, Redressement, Liquidation .......) qui n'exigent pas d'avocats soient principalement orientées par la Chambre d'Agriculture vers ce secteur "marchand" au lieu d'assumer elle même ce service à moindre coût. Notre petite association de bénévoles et animateurs salariés intervient gratuitement mais ne peut faire face "à toute la misère du monde viticole". Espérons qu'une prise de conscience de nos responsables institutionnels de la catastrophe durable qui gagne l'ensemble de la viticulture à responsabilité familiale les fera décider de nous orienter vers ces procédures collectives judiciaires avec des solutions à coût réduit. Elles sont à mon avis seules susceptibles de permettre des redressements ou cessations avec le moins de casse possible. Marc COUSSY Vigneron Bio Coopérateur AOP Bordeaux à Pellegrue Accompagnant Bénévole Solidarité Paysans Aquitaine
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DARIUS Le 08 octobre 2023 à 09:24:34
salut
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DARIUS Le 08 octobre 2023 à 09:23:33
Si nos gouvernants ne vouaient pas une adoration stupide vis à vis des lois européennes, ils auraient payé de l'arrachage au lieu de payer de la distillation et nous irions vers la solution de notre problème avec un rééquilibrage de l'offre et de la demande.
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DARIUS Le 08 octobre 2023 à 09:19:55
Autrefois on croyait en Dieu et maintenant nos gouvernants s'agenouillent devant la loi. Résultat ils paient de la distillation qui ne sert à rien au lieu de donner des primes d'arrachage qui permettraient de rééquilibrer l'offre et la demande. Les évangiles posaient la question "est ce l'homme qui est fait pour la loi ou la loi qui est faite pour l'homme?". Nous avons la réponse. Je vous quitte pour aller m'agenouiller à plat ventre devant les lois de l'union européenne!
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Dumas Le 08 octobre 2023 à 09:04:48
Partout!.. Médoc, Languedoc même situation!.. Quand va-t-onadmettre que, pour une part des vignobles il n'y a plus de marché?.. Quand va-t-on ouvrir les yeux sur d'autres productions rentables économiquement, sociales durablement? Quand va-t-on mobiliser les élus et les pouvoirs publics pour financer ce changement de paradigme dans le médoc et le Languedoc. La production de vin rouge tranquille d'AOC et d'AOP est à bout de souffle. Changez tout.. il existe des marchés à créer en France ; L'amande industrielle par exemple sur les fonciers libérés par la vigne partout où l'eau est disponible et où le gel est exceptionnel!
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PIETRUS Le 08 octobre 2023 à 08:59:42
oui...un véritable témoignage du quotidien d un bon nombre de viticulteurs.....loin des clichés, des mythes du vin...du discourt anesthésiant du civb et autres soit disant syndicats viticoles....bon courage pour la suite merci de votre témoignage quand les vignerons montent les marches du Tribunal dans un silence coupable....rassurez vous, vous n êtes pas responsable de tout....
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Marc Le 08 octobre 2023 à 08:55:15
Personnellement j'apprécie les crus bourgeois, mais il est difficile d'en avoir une liste
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BioREv Le 08 octobre 2023 à 08:51:11
Les bulles finissent toujours par éclater et c'est le moyen de gamme qui en fait forcément les frais. Il y a des solutions, autres que financières. Le bio bien sur, la polyculture, l'oeno-tourisme et l'indépendance énergétique. Pour l'instant, pas de bio en Médoc car l'appelation fait le baron....mais les pesticides inquiètent de plus en plus de monde, une des raisons de la chute de la consommation. Il serait temps de penser à protéger la santé et l'environnement. Il y a pire sans doute, les particules fines, mais ce n'est pas une raion pour ne rien faire. La polyculture permet d'être plus résilient en cas de crise. Bien sur il faut plus de matériel, plus de savoir-faire mais en tablant sur la complémentarité des cultures, il y a certainement des cartes à jouer. Le raisin de table, les fruits à jus ou à graines, etc.. L'oeno-tourisme est aussi une carte à jouer, avec l'activité de chambre d'hôtes, qui en Médoc bénéficie de l'atout balnéaire. Enfin, l'indépendance énergétique. Surtout ne pas répondre aux sirènes de l'agri-votaïsme, ce serait une très grosse erreur! Là encore, c'est un investissement, mais qui libère de la trésorerie. Panneaux solaires sur toiture, éolienne de taille moyenne, utilisation des déchets de la viticulture pour faire de la biomasse, etc.. Le bout du tunnel, c'est changer de paradigme économique et écologique!
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Michel Bettane Le 08 octobre 2023 à 08:33:28
Double responsabilité : le négoce qui se détourne de sa mission de distribution en raison de marges faibles. Mais la production aussi incapable de moderniser le style de ses vins qui ne peuvent pas séduire un public rajeuni qui souhaite du plaisir plus qu'une mauvaise imitation des crus classés.
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Médocon Le 08 octobre 2023 à 07:34:25
Si je partage les sentiments de ce monsieur, il n?en reste que l?aveuglement collectif au sujet de la surproduction est toujours d?actualité. MEDOCAINS?.diminuez vos surfaces de 20% et n?attendez pas les primes. Cordialement
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