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Vignerons, "on n’a plus les moyens, on est devenus pauvres"
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Médoc
Vignerons, "on n’a plus les moyens, on est devenus pauvres"

Les temps semblent toujours plus durs dans le vignoble, où le moral viticole lutte contre la dépression des aléas climatiques et de la déconsommation. Témoignage dans le Médoc avec Christine Courrian.
Par Alexandre Abellan Le 15 août 2023
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Vignerons,
« Les temps sont difficiles pour les petits, les moyens et les gros » souligne Christine Courrian. - crédit photo : Château Chantelys
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ros coup de fatigue cet été. Comme d’autres dans le vignoble français, Christine Courrian, à la tête du château Chantelys (17 hectares à Prignac-en-Médoc), ne cache pas sa lassitude. « Rien n’est facile » résume-t-elle, qui en veut pour preuve le calvaire administratif qu’elle a vécu pour remplir un dossier administratif de restructuration du vignoble. La vigneronne est aussi usée par la lutte acharnée menée contre le mildiou cette année : « je n’ai jamais vu ça en 40 ans de métier. La météo était incroyable des abats d’eau et des chaleurs tropicales. Mes produits de contacts avaient l’effet d’un pipi de chat. » Entre la vision d’une belle sortie de grappes, laissant penser qu’une petite perte était acceptable, et les difficultés économiques, « on n’a plus les moyens, on est devenus pauvres », la mobilisation contre le mildiou n’a pas été à la hauteur de la pression.

En plus des difficultés de production, l’absence de commercialisation suffisante pèse sur le moral. « Ça fait 4 à 5 ans que nous galérons. Par les temps qui courent, nous n’arrivons pas à vendre de vin » résume Christine Courrian, ajoutant que « ça me désole : on a beau se démener, il n’y a jamais eu autant d’évènements dans les propriétés, de bars à vin, d'expos, mais ça ne vend pas assez. L’export est à l’arrêt, il y a peu demande, peu de ventes. C’est très inquiétant pour le devenir du vin. » Si sa récompense se trouve dans l’accueil chaleureux de visiteurs, elle ne cache pas son impression d’« être don Quichotte contre les moulins à vent : ça semble fichu, mais on continue. »

On me prend pour "Nadine de Rothschild"

Pour Christine Courrian, une crise émerge et va submerger le vignoble traditionnel : il faut un redressement des ventes et pas un redressement judiciaire, prélude à d’autres impasses. « Je pleure les vignes à l’abandon » confie la vigneronne, qui voit déjà les petits apporteurs en cave coopérative arrêter et craint que « les petites propriétés médocaines soient amenées à disparaître ». Restant mobilisée, elle veut se poser les bonnes questions, avec justesse, pour « savoir comment on en est arrivés là. Pourquoi le Médoc n’a-t-il plus la cote ? Quand je dis à Paris que je suis vigneronne dans le Médoc, on me prend pour "Nadine de Rothschild". Les grands crus classés ne sont plus des locomotives. » La spéculation sur les crus de 1855 masque les rapports qualité/prix du Médoc. Comme si le prestige cachait l’authenticité paysannerie évoque Christine Courrian. « Je reste persuadée qu’être vigneron est l’un des plus beaux métiers au monde : on est cultivateur de pieds e vigne, on est magicien en transformant le raisin en vin, on rencontre plein de gens… » conclut-elle.

 

 

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Tous les commentaires (1)
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Pierro Le 15 août 2023 à 07:36:22
... merci... et merci aussi à tout ce système qui a su si bien precariser les vignerons... de plein gré... cherchant une issue à toujours produire moins cher, on ne sait pourquoi, pour qui ? Aujourd'hui un litre de vin se monnaie moins cher qu'une baguette, qu'un timbre... A qui profite le crime... saura t on reconstruire... en restera t il qq uns ... ni questions, ni actions... juste un sentiment de fatalité. ??
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