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La CGT appelle à manifester contre "les vendanges de la honte" en Champagne
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Épernay ce 3 octobre
La CGT appelle à manifester contre "les vendanges de la honte" en Champagne

Alors que la filière champenoise reste secouée par une récolte endeuillée, la CGT se lance dans un bras de fer avec le syndicat général des vignerons pour que soient payés les saisonniers victimes de traite d’êtres humains.
Par Alexandre Abellan Le 29 septembre 2023
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La CGT appelle à manifester contre
« Cette année, les vendanges en Champagne font une nouvelle fois scandale ! » dénonce la CGT, rapportant des cas « d’hébergement insalubres, des campements dans les bois, sans eau, sans électricité, sans toilette, sans douche et en plus sans paye ». - crédit photo : CGT Champagne (camp de saisonniers sur la commune de Cramant)
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vec les décès accidentels de cinq saisonniers, la fermeture préfectorale de quatre hébergements collectifs après contrôles administratifs et l’ouverture de deux enquêtes pour traite d’êtres humains, la récolte 2023 laisse un goût plus qu’amer au vignoble champenois. Alors que les enquêtes judiciaires sont en cours et que les leçons collectives n’ont pas été tirées de ces drames individuels, pour la CGT Champagne les choses sont claires : « les patrons des maisons de champagne, avides de toujours plus de profits, font appel à des prestataires de services qui emploient des salariés étrangers, pour bon nombre sans-papier, pour effectuer les travaux de vendanges » indique un tract appelant à manifester ce mardi 3 octobre sur l’avenue de Champagne, à Épernay. Cette marche « des travailleurs bafoués, spoliés, exploités, maltraités, mal logés, mal nourris… » vise le siège du Syndicat Général des Vignerons de Champagne (SGV) pour « pour aller chercher la paye des salariés agricoles vendangeurs victimes d’esclavagisme moderne ! »

Cette demande s’appuie sur un courrier de la CGT* envoyé ce 22 septembre au SGV en réaction à l’affaire de traite d’êtres d’humains révélée à Nesles-le-Repon (Marne). Si les syndicats reconnaissant que « le travail juridique (pénal et prud’homal) demande du temps. Ce temps est préjudiciable pour ces ex-salariés maltraités qui ne sont à ce jour pas rémunérés. » Relogés à Châlons en Champagne et Reims, ces saisonniers « sont en situation vulnérable » plaident les syndicats qui demande au SGV « de bien vouloir rémunérer ces ex-salariés » comme le SGV représente les employeurs vignerons (charge partagée avec l’Union des Maisons de Champagne, qui fédère le négoce).

Ces événements jettent injustement l’opprobre sur notre filière

S’il semble qu’un courrier de réponse ait été envoyé aux syndicats, les présidents du SGV et de l’UMC donnent leur position dans leurs réponses à un récent entretien accordé à l’Union. Face aux hébergements indignes, « nous condamnons fermement ces comportements inqualifiables. Sans attendre, nous devons nous mobiliser pour que ces situations ne se reproduisent plus » pointe le président du SMC, David Chatillon, pour qui « quand nous entendons l’utilisation de termes tels que "esclavagisme moderne" dans notre région, nous ne pouvons qu’être choqués. Ces pratiques ne reflètent pas l’engagement d’une profession passionnée, mobilisée, concentrée pendant la période de récolte. Ces événements jettent injustement l’opprobre sur notre filière. »

Soulignant que « le temps du bilan n’est pas encore arrivé, mais la vendange 2023 a été plus difficile à gérer émotionnellement et humainement », le président du SGV, Maxime Toubart, annonce que « nous redoublerons d'efforts pour que de telles dérives ne se reproduisent plus. Les vignerons sont très affectés par ces affaires qui peuvent laisser penser que les abus et les mauvaises pratiques sont la norme, ce qui n'est bien évidemment pas le cas », car « tous les professionnels n'ont pas recours à des prestataires de service. De nombreux exploitants optent toujours pour le recrutement en direct. »

Comment en 2023 de telles pratiques peuvent encore exister ?

Un règlement des salaires impayés serait selon le courrier de la CGT « un signe que votre indignation se traduise par des actes concrets » répond le tract syndical, pour qui « il nous semble que vous êtes en mesure de répondre favorablement à cette exigence légitime ». Dans son tract appelant à manifester, la CGT Champagne ajoute que « les patrons des maisons de champagne annoncent une nouvelle année exceptionnelle, c’est bien la misère de tous ces salariés exploités qui engendrent leurs profits ! Comment en 2023 de telles pratiques peuvent encore exister ? »

 

* : Ce courrier a été signé par la CGT Champagne, la CGT Marne et la fédération nationale agroalimentaire et forestière de la CGT.

 

 

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Tous les commentaires (4)
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MG Le 30 septembre 2023 à 14:45:26
"Un règlement des salaires impayés serait selon le courrier de la CGT « un signe que votre indignation se traduise par des actes concrets » "Les camarades de la CGT champagne peuvent aussi activer leur caisse de solidarité. Travailleurs de tous pays etc. Je suis contre le fait que le SGV paye, cela créerait un précédent plus que fâcheux. @BioRev : le département fait cumuler RSA+paye vendange mais cela n'attire pas les foules (224 foyers selon l'Est Éclair).
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Hype Le 30 septembre 2023 à 13:58:43
On ne défendra certainement pas les abus de certains qui peuvent exploiter de pauvres gens sans vergogne. Cependant, la CGT n'est peut-être pas la mieux placer pour donner des leçons de moralité. N'a-t'elle pas été un fidèle défenseur de Staline qui a envoyé à la mort des millions de russes, transformés en esclave pour réaliser ses grands travaux? Plus proche de nous: il y a quelques jours, un individu se vante de toucher 1800 euros par mois en rente d'invalidité et nous fait bien comprendre qu'il n'est pas du tout handicapé. Il propose sur une vidéo publique d'expliquer à qui le voudra comment y parvenir, moyennant 300 euros....Pas très surprenant que l'on ne trouve pas de main d'oeuvre local pour travailler dans les vignes.
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Iban Le 29 septembre 2023 à 21:12:43
Le gros problème du recrutement devient impossible avec la main d'?uvre locale avec la baisse du chômage et la perte des indemnités chômage pour les canditats. D?ou l?appel des propriétaires à des prestataires peu regardants des des lois sociales et qui de toutes façons ne peuvent recruter à l?étranger. Alors la seule solution serait de pouvoir cumuler le chômage et le salaire ponctuel des vendanges ce qui n?est pas très logique. Alors pas de main d??uvre disponible alors abus par les prestataires etrangers
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BioRev Le 29 septembre 2023 à 08:42:02
Si les travaux saisonniers agricoles, durs et éphémères par nature, étaient mieux rémunérés, ils attireraient davantage de locaux et nationaux. Tous les vignobles sont concernés et depuis longtemps. Habitant dans le Médoc, je vois bien les autocars remplis de portugais, de roumains et autres pays de l'Est. Cette exploitation de main d'oeuvre est sanctifiée par l'UE et c'est du pain béni pour les viticulteurs.
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