ujet d’angoisse, le recrutement dans la filière vin désespère chaque année de plus en plus d’opérateurs du vignoble cherchant à embaucher des travailleurs saisonniers. Semblant tenir de la solution miracle, la prestation de service permet d’externaliser le stress de l’embauche, et de la venue quotidienne des saisonniers, tout en se détachant des tracas administratifs de l’emploi… Du moins d’une partie d’entre eux. Car le donneur d’ordres conserve des responsabilités, à commencer par un devoir de vigilance sur les salariés travaillant son vignoble. Ce n’est pas parce qu’il y a des difficultés à embaucher que le domaine en perd ses responsabilités.
Si des prestataires très recommandables existent, et on en rencontre plus d’un calé techniquement et humainement dans la campagne, d’autres sont nettement moins sérieux. Des cas de traite humaine et de conditions indignes d’hébergement doivent alerter la filière alors que de premiers jugements emblématiques défraient la chronique viticole. La filière ne peut pas laisser prospérer de telles atteintes aux droits humains les plus élémentaires. Veiller aux conditions de travail, de rémunération et de logement ne peut pas reposer sur la confiance : il faut être proactif, avec des contrôles fréquents. On peut déléguer des travaux, mais pas sa responsabilité de donneur d’ordre. Et il existe des signes indicateurs : quand les tarifs sont trop beaux pour être vrais, on peut s’interroger… Surtout si l’on prône auprès de ses acheteurs une démarche de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE).