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Le pire est encore à venir sur les droits d'accises sur le vin en Grande Bretagne
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CHR, GMS...
Le pire est encore à venir sur les droits d'accises sur le vin en Grande Bretagne

Les droits d’accise sur le vin ont fait un bond de 20 % au premier août en Grande-Bretagne, la plus grosse augmentation depuis cinquante ans. Sur fond de crise du pouvoir d’achat, quel impact cette hausse aura-t-elle sur la consommation de vin outre-Manche ? Réponses avec la société d’importation Les Producteurs et Vignerons de France.
Par Sharon Nagel Le 26 septembre 2023
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ur les linéaires des supermarchés, l’augmentation se traduit par une hausse d’environ 1£ sur une bouteille de vin (soit 1,16 €). C’est colossal. Mais pour Cécile Lavaud-White qui dirige Les Producteurs et Vignerons de France, l’impact le plus néfaste risque de se produire ailleurs : « Le secteur CHR souffre énormément en ce moment et avec le coefficient multiplicateur, je crains que ce circuit ne soit pas en mesure de supporter cette augmentation ». Même en grandes surfaces, une telle montée des prix n’est pas de bon augure pour la consommation : « Nous sommes convaincus que les volumes en pâtiront, surtout pour les vins d’entrée de gamme. La hausse des accises aura sans doute plus d’impact sur le segment des 6-8£ que sur les vins positionnés au-dessus de 10£ qui sont moins sensibles aux prix ».

Effet cumulatif

La flambée des accises intervient en pleine crise du pouvoir d’achat, aggravée par la montée des prix des matières sèches et de la logistique. Ainsi, même si la nouvelle structure des droits d’accise s’avère plus favorable aux effervescents – surtaxés jusqu’alors – l’importatrice doute que cette baisse se retrouve sur les prix consommateurs. « Le coût du transport, par exemple, a beaucoup augmenté et les bouteilles d’effervescents étant plus lourdes, on en met moins sur un camion. Donc l’avantage au niveau des accises a été annulé ». L’inquiétude sur l’effet cumulatif des différentes augmentations tarifaires est d’autant plus grande qu’une diminution semble peu probable dans les mois à venir, et que les opérateurs se retrouvent de plus en plus dans l’obligation de répercuter les hausses sur leurs tarifs.

« En trente ans de carrière, je n’avais jamais vu deux augmentations de prix sur les matières sèches en un an, et on nous a dit que les prix n’allaient pas baisser », constate Cécile Lavaud-White, qui pointe également le timing malencontreux de l’augmentation des accises en plein milieu d’année, accaparant l’attention des acheteurs et les empêchant de réaliser de nouveaux référencements. « Je pense que les producteurs ont probablement absorbé jusqu’à 50% de la hausse du prix des matières sèches parce qu’ils ne voulaient pas perdre leurs marchés et qu’ils misaient sur une baisse des prix. Mais on arrive à un stade où ils ne peuvent plus l’absorber. Je pense qu’ils ont reporté certaines augmentations à l’année prochaine, au lieu de les appliquer cette année ».

De nouvelles ouvertures commerciales

Mais les perspectives outre-Manche ne sont pas que négatives. Sur une note plus positive, la modification de la structure des accises a obligé les acheteurs à revoir leurs gammes. « Un acheteur, surtout en GMS ou au sein des grands groupes, ne peut pas revoir toute sa gamme chaque année, c’est impossible », note l’importatrice, qui représente une dizaine de structures françaises dont Sieur d’Arques, Famille Bougrier, Louis Max, Georges Vigouroux ou encore Cheval Quancard.

« Donc, cette modification nous donne l’opportunité de présenter d’autres produits. La hausse des prix a fait bouger les lignes. Lorsqu’un vin passe de 6£ à 7£, l’acheteur a toujours besoin d’une référence à 6£ et certains d’entre eux envisagent par exemple, de passer d’une IGP à un Vin De France. Bien évidemment, le but n’est pas de compromettre la qualité, nous voulons que les consommateurs montent en gamme plutôt. Mais pour les producteurs de vins moins connus offrant un bon rapport qualité-prix, il y a des opportunités actuellement. Les acheteurs nous demandent de leur proposer des solutions intéressantes, offrant un excellent rapport qualité-prix, et je pense que la France est bien placée pour y répondre ».

Baisser les teneurs en alcool

Les discussions entre l’amont et l’aval de la filière portent également sur la réduction de la teneur en alcool, surtout en prévision de la fin de la période de transition de l’entrée en vigueur des accises début 2025. Si certains pays du Nouveau Monde comme l’Australie sont extrêmement actifs actuellement sur le créneau des vins faiblement alcoolisés, Cécile Lavaud-White évoque plutôt des évolutions à la marge. « Avec des blancs et rosés issus des vignobles septentrionaux comme le Val de Loire, nous allons certainement envisager des réductions de la teneur en alcool, d’un demi degré par exemple pour être sûr de correspondre aux nouveaux barèmes. Il y aura des ouvertures pour des vins titrant un peu moins de 11,5%. Mais évidemment, les rouges plus corsés du Sud, en raison du changement climatique, ne pourront jamais descendre en-dessous de 13 ou 13,5% ».

Que le gouvernement fasse machine arrière

Au-delà de cet automne, lorsque l’impact de la hausse des accises pourrait commencer à se refléter dans les volumes commercialisés, la période la plus critique interviendra dès le 1er février 2025. A ce moment-là, le même taux d’accises pour les vins titrant entre 11,5% et 14,5% prendra fin. « Je suis très inquiète de ce qui va se passer alors. De plus, le dispositif est extrêmement compliqué. Mon seul espoir, c’est que le gouvernement fasse machine arrière comme il a fait pour d’autres questions liées au Brexit, comme les certificats pour les vins bios qui ont été retardés de nouveau ».

Autre épée de Damoclès : l’obligation de préciser les coordonnées de l’importateur sur l’étiquetage. « Pour l’instant, la mesure a été retardée, et j’espère qu’elle le sera de nouveau. Elle aura un impact énorme sur les vins premium que nous commercialisons auprès de détaillants indépendants et dans le circuit CHR, car nous ne pourrons pas fournir des contre-étiquettes individualisées pour tout le monde ». D’ici là, les ventes de vins premium pour la consommation à domicile se portent plutôt bien sur le marché britannique, car ils bénéficient sans doute de la moindre fréquentation des établissements du secteur CHR.

 

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