e collectif des 33 vignerons bordelais des Vignobles Gabriel & Co poursuit son chemin pour le « renouveau de Bordeaux », face à « des consommateurs qui tendent à délaisser la région bordelaise lorsqu’ils achètent du vin rouge », précise un communiqué. A l’occasion de cette rentrée de foires aux vins, la collectif propose une initiative de gamme 100 % équitable à retrouver dans les magasins Auchan, pour parler directement au consommateur et le sensibiliser sur la juste rémunération de la production. « Cela fait maintenant 3 ans que nous sommes labellisés Ecocert Fair For Life pour l'ensemble des vins provenant de nos 33 vignerons partenaires, mais les acheteurs avaient du mal à trouver la valeur de cet engagement. Cette gamme présente les choses très clairement », développe Jean-François Réaud, membre fondateur du collectif.
Pour cet ensemble de vignerons, cette labellisation offre une mise en lumière du travail de préservation de leur rémunération opéré au sein des Vignobles Gabriel & Co. « L’objectif est de rémunérer nos vignerons 20 % au-dessus du cours mais compte tenu de la baisse de ceux-ci depuis plusieurs années, nous avons établi depuis le début une garantie de prix plancher 5 % supérieur aux coûts de production du vigneron », détaille Jean-François Réaud. Celui-ci regrette néanmoins que les distributeurs majeurs ne fassent que peu cas de ce type de valorisation dans leur logique d’offre. « Même avec la certification, beaucoup en comprennent pas l’idée de proposer des Bordeaux sans nom de château », poursuit le vigneron girondin. Auchan a accepté de jouer le jeu pour 12 000 bouteilles le temps d'une foire aux vins, mais les retours des consommateurs qu'ont pu récolter les Vignobles Gabriel & Co les convainquent de persévérer dans cette voie, en lorgnant du côté du réseau traditionnel.
« Pour les amateurs et consommateurs de vin qui veulent donner du sens à leur acte d’achat, cette gamme est une occasion de soutenir les vignerons-partenaires de la rive droite de la Garonne de Bordeaux », développe un communiqué. C’est la tranche 25-35 ans qui est visée par cette nouvelle gamme, en vue d’encourager « la jeune génération à renouer avec le vin rouge, tout en consommant durable et équitable ». Le collectif est allé vers la création de cette gamme pour « désacraliser l’achat de vin avec des codes simples et transparents », expliquent les vignerons de Gabriel & Co, pour répondre à des consommateurs en manque de repères dans le rayon vins.
Avec un habillage très visuel et éclatant, doublé du slogan fort « d’un vin qui place l’homme et la nature au cœur de ses priorités », cette gamme simplement appelée "100 % équitable", veut proposer « une alternative aux marques ‘anonymes’ souvent proposées en magasin ». En plus d’attirer l’œil, la bouteille met également en lumière sur la contre-étiquette le vigneron à l'origine de chacun des trois vins de cette gamme. Thomas Novoa propose l’assemblage merlot-malbec-carmenère pour ‘le Blaye’, fruité et croquant et plutôt destiné à « l’apéritif sans chichis ». David Arnaud se cache derrière ‘le Bourg’ à base de merlot plus généreux à associer « avec la bonne cuisine de terroir ». Ces deux cuvées sont vendues 5,90€ au consommateur, quand la troisième, composée par Pierre Faytout pour un ‘Puisseguin St-Emilion’ composé de merlot, ,cabernets sauvignon et franc, « pour les belles occasions », se vend 8,95€.
Labellisée Ecocert Fair For Life, cette gamme garantit au consommateur « une juste rémunération des vignerons partenaires », autant que le respect de l’identité propre de chaque vigneron, avec « une entraide vigneronne où les outils de production sont mutualisés et les connaissances partagées ». 100% équitable « est un système d’échange dont l’objectif est de proposer une plus grande équité dans le système mercantile actuel. La démarche consiste à utiliser le commerce comme levier de développement commun en veillant à la juste rétribution des producteurs et travailleurs », témoigne Thomas Novoa, producteur du Blaye.
Dans un doux rêve, Jean-François Réaud imagine même un fonctionnement basé sur cette garantie de valorisation indexée aux coûts de production appliquée à l'ensemble de la filière bordelaise. « Cela implique un engagement collectif de régulation impliquant l'interprofession et le négoce, mais ce n'est pas utopique », espère-t-il.