e rapport précise que seuls 12% des producteurs sont rentables sur le long terme, tandis que 49% parviennent à générer de faibles bénéfices ou atteignent le seuil de rentabilité, contre 39% qui enregistrent des pertes. Mais il n’y a pas que de mauvaises nouvelles : le rapport prédit que la superficie du vignoble devrait toucher son niveau le plus bas en 2025 avec la montée des prix impulsée par une régression des disponibilités. De plus, les stocks, qui étaient montés en flèche en 2020 et 2021 en raison de l’absence d’échanges pendant le Covid-19, sont revenus à des niveaux plus gérables en 2022, même s’il a fallu consentir un pourcentage relativement important d’expéditions de vins en vrac pour y parvenir. Côté positif également, la consommation domestique a renoué avec les volumes enregistrés en 2017, fût-ce avec une valorisation moindre en raison de la pression sur le pouvoir d’achat.
Il faut dire que la filière sud-africaine connaît son lot de difficultés contre lesquelles elle reste impuissante. A commencer par les fréquents délestages électriques qui perturbent ses pratiques à la vigne – comme l’irrigation – et à la cave. Des coûts d’intrants élevés en raison du taux de change ainsi que le manque d’efficacité dans la gestion des ports et un soutien étatique limité sont autant d’entraves à son développement. Le rapport du BFAP pointe également des échanges avec l’Europe vraisemblablement en berne à l’avenir induits par le fléchissement de la production qui entraînera à son tour des prix en progression. Sur le long terme, cette tendance est souhaitée par les responsables professionnels, mais sur le court terme elle provoque difficultés financières et arrachages. En 2022, les superficies arrachées étaient de nouveau supérieures à celles des nouvelles plantations. « A moins d’une amélioration des résultats pour les exploitations, les producteurs de raisins de cuve qui ne sont pas intégrés verticalement dans la chaîne de valeur vont continuer, soit à arracher sans remplacer des vignes, soit à remplacer des vignes vieillissantes par des cépages plus productifs ou encore à étudier les possibilités d’intégration verticale au-delà de l’exploitation », indique un communiqué de l’organisme professionnel récemment constitué, South Africa Wine.


« Bien que ces prévisions annoncent encore une période difficile pour les producteurs de vin et de brandy, elles représentent également une opportunité et invitent tous les producteurs à en prendre note et à planifier en conséquence », déclare Rico Basson, directeur général de South Africa Wine. « Le vent tourne et petit à petit la situation s'améliore pour notre filière... Le moment est venu d'identifier des partenaires commerciaux à long terme, d'attirer des investissements, d'accorder la priorité à la revalorisation des prix du vin en bouteille et en vrac, et de soutenir et développer notre repositionnement vers la premiumisation, ce qui devrait profiter à l'ensemble de la chaîne de valeur du vin et du brandy », conclut-il.