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"Le délai peut atteindre 9 mois", avec la loi Sempastous, les ventes de sociétés agricoles s’éternisent
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Transactions
"Le délai peut atteindre 9 mois", avec la loi Sempastous, les ventes de sociétés agricoles s’éternisent

La loi Sempastous, qui régule les ventes de sociétés agricoles, est entrée en vigueur le 1er mars. Les acteurs concernés découvrent la longueur des délais d’instruction et l’obligation de démembrer certaines entreprises.
Par Aude Lutun Le 06 septembre 2023
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La mise en place de la loi Sempastous qui encadre les ventes de sociétés agricoles se traduit par un allongement des délais pour mener à bien une transaction - crédit photo : PHILIPPE ROY
«

 Le principal changement apporté par la loi Sempastous, c’est l’allongement des délais pour mener à bien une transaction, estime Me Philippe Laveix, notaire à Langon, en Gironde, et président de Jurisvin. Pour la vente de terres, le délai d’instruction de la vente et de la demande d’autorisation d’exploiter est de quatre mois, en principe. Dans le cas de la vente d’une société agricole – ce qu’encadre la loi Sempastous – le délai peut atteindre neuf mois. On est dans une situation paradoxale où on rallonge les délais d’opérations qui devraient être rapides. »

Un allongement qui pose problème

Pour Philippe Laveix, cet allongement peut poser des problèmes pendant la phase d’instruction. En effet, un dossier de cession d’une société signé en février peut très bien ne pas être bouclé pour les vendanges. « Pendant ce temps, qui gère l’exploitation ? Qui fera les choix de vinification ? », s’interroge le notaire.

À Montpellier, Michel Veyrier, gérant de Vinea Transaction, s’était opposé à cette loi lors de sa discussion, estimant qu’elle « remettait en cause le principe même de la liberté de propriété foncière ». Aujourd’hui, lui aussi dénonce la longueur des délais d’instruction. « C’est anti-économique, assène-t-il. Ce n’est confortable ni pour les salariés ni pour les clients des sociétés qui sont en vente. De plus, cette loi arrive au pire moment, quand nous rentrons en crise et qu’il est difficile de trouver des acquéreurs. »

"La loi va contribuer à démanteler de belles exploitations"

Michel Veyrier estime par ailleurs que la loi va contribuer à démanteler de belles exploitations construites au fil des générations pour être rentables sur une surface donnée. « J’accompagne plusieurs ventes et acquisitions dans les Côtes du Rhône où il faut céder des terres pour que l’acheteur ne dépasse pas le seuil d’agrandissement autorisé, décrit-il. Dans un dossier, on prévoyait de rétrocéder des parcelles de syrah. Mais on s’est aperçu que, ce faisant, on ne respectait plus le cahier des charges de l’AOC. Il a donc fallu trouver d’autres parcelles à céder. Dans un autre cas, on doit vendre 10 ha d’une exploitation de 40 ha qui emploie trois salariés. Pour maintenir l’emploi de ces salariés, on négocie pour vendre seulement 5 ha. »

Encore des questions en suspens

« Pour réduire les délais, de nombreux acquéreurs pourraient recourir, après négociation, à l’intervention de la Safer, prévoit Me Laveix. Mais il reste deux questions en suspens, non précisées dans la loi. Qui prendra en plus les charges d’intervention de la Safer dont on ignore toujours le tarif ? Et quelle sera la responsabilité de la Safer, notamment sur les insuffisances de garanties d’actif et de passif ? »

Les Safer, dont le rôle est renforcé par la loi Sempastous, se savent observées en cette période où elle se met en place. Contactée par La Vigne, la Safer Paca ne souhaite pas s’exprimer, les dossiers en cours n’étant pas bouclés. Elle envisage de le faire dès que le premier dossier sera instruit, « car nous savons à quel point il faudra être pédagogique sur ce sujet », indique-t-on.

Un nouveau contrôle

La loi Sempastous instaure un contrôle administratif des ventes de parts des sociétés agricoles dès lors que deux conditions sont réunies : ces ventes portent sur plus de 40 % de droits de vote d’une société alors qu’aucun autre associé ne détient davantage de parts, et l’acheteur dépasse déjà le seuil d’agrandissement significatif fixé dans chaque département ou le dépassera à l’issue de la vente. C’est le préfet de département qui décide, avec avis de la Safer, d’autoriser ou non la cession et à quelles conditions. Les ventes de parts jusqu’au troisième degré de parenté inclus (neveux, nièces) ne sont pas concernées par cette loi.

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VignerondeRions Le 11 septembre 2023 à 09:50:38
Bienvenue dans la planification étatique de l'ère communiste. Quand l'État décide de tout dans la gestion des exploitations, ça ne ressemble pas vraiment au libéralisme économique, et pourtant c'est la réalité de l'agriculture Française. Ce qui interroge également c'est la priorité du lien famillial, il faut être "fils de" pour espérer devenir vigneron ou plus globalement paysans, c'est d'un archaïsme sans nom. Je comprends la protection des descendants pour éviter que de grands groupe s'accaparent les terres mais le soucis est plus souvent d'ordre financier, lorsqu'il faut régler les droits de succession, qu'adminitratif. D'autres part, pour une vente, que la loi décide pour nous a qui nous nous devons vendre dérange un peu, notament sur le projet futur. Mais il faut aussi se demander qui sera responsable lorsqu'une société d'exploitation exploite par bail à ferme tout ou partie, car il s'agit alors de l'entretien et la pérennité du vignoble et Pierre ne vaut pas forcément Paul. Si votre choix est remis en cause et que 5 ou 10 ans après votre vignoble ne vaut plus rien ou est fortement dévalué qui assumera ?
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