Quelques vignerons ont dû avoir une mauvaise surprise en rentrant de vacances cette semaine ». Consultant viti-vinicole en Champagne, Olivier Zebic voit depuis 10 jours la pourriture grise se développer. Les derniers comptages officiels donnent une fréquence d’attaque de 5% sur l’ensemble du vignoble.
« A l’ouest, sur chardonnay, c’est 20%, une grappe sur cinq. Les vignerons qui travaillent de manière conventionnelle n’ont pas de problèmes mais ceux qui se sont amusés à ne pas rogner comme en 2022 sont bien attaqués ». Plus que par sa fréquence, le consultant est surpris par la précocité de Botrytis cinerea cette année. « Et des champignons en général. La semaine dernière, mes enfants sont allés aux ceps, ils en ont ramené des kilos ! »
Les vignerons espèrent du soleil et du vent pour que la pourriture sèche. « Je n’y crois pas. Il fait chaud, il pleut, il fait chaud, il pleut, les vendanges sont loin, nous ne sommes qu’à 6 degrés d’alcool, il ne se passera rien avant le 5 ou 6 septembre, et les grappes sont grosses et compactes. Botrytis cinerea ne va pas s’arrêter là ».
Olivier Zebic conseille à ceux qui sont atteints d’effeuiller et de couper les grappes les plus touchées. « Certains l’ont déjà fait pour éviter le développement de l’oïdium » témoigne-t-il.
Pourriture grise, oïdium, ou mildiou ne devraient pas empêcher la Champagne de faire une bonne récolte. « Mais ceux qui ont pris des risques sur les traitements ou travaux en vert vont devoir beaucoup trier à la parcelle. Reste à trouver des vendangeurs (et beaucoup) prêts à être payés à l'heure et non au kilo…Ce n’est pas gagné ».