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cole d’humilité, le vignoble propose une formation continue qui semble sans fin. Mais pas sans leçons. « Il faut s’adapter au quotidien » résume Michel Jacob, cogérant du champagne Serge Mathieu (18 ha de vignes bio à Avirey Lingey, côtes des Bars). Et il faut aussi tester : échouer et en tirer les leçons. Exemple avec la gestion de l’enherbement : « j’ai été l’un des premiers à faire pousser de l’herbes dans mes vignes il y a 25 ans. C’était un échec, nous avons eu des problèmes pendant des années. Peut-être à cause des semis. Peut-être à cause de nos terroirs, kimméridgiens et portlandiens » évoque le vigneron champenois, qui indique labourer aujourd’hui, « du premier avril au premier juillet, mais je ne suis pas convaincu que ce soit la solution ». Et d’évoquer de possibles essais de cochons néo-zélandais pour nettoyer le sol.
Au final, « je ne suis jamais certain d’être dans le vrai, il faut être humble quand on travaille avec le vivant. Il faut être très prudent sur les pratiques. C’est très compliqué. Quand on ouvre une porte, il y en a cinq autres derrière » témoigne Michel Jacob. Membre fondateur de l’association environnementale Aster Alba, le vigneron dit croire « à l’écologie technologique. Les technologies vont permettre au vignoble de s’élever dans l’écologie. Le problème est que les vignobles en difficulté économiques n’ont pas les moyens d’investir dans l’écologie et que ceux prospères n’ont pas de raison de se questionner et de se remettre en cause. C’est dommage, cela créé un décalage. »
Formé au lycée viticole d’Avize pour « être vigneron chimique », Michel Jacob se souvient de son cheminement écologique né de l’érosion des sols. Depuis, « je me sens un peu comme un repenti : j’ai été un vigneron chimique à outrance et j’ai touché du doigt le sens du métier de vigneron et son trésor végétal. La biodiversité est aussi importante que la bio, et c’est un bio qui vous le dit. » Porté sur les drones et autres outils d’aides à la décision, Michel Jacob estime que « l’écologie ne doit pas être punitive, mais être collective, donc appréhendable et efficace pour tous les vignerons ».
