Ce qu’on veut ? Quelque chose de parfait ! » Voilà ce que répond Emmanuel Jambon, président de Terre des Brouilly, quand on lui demande comment sont élaborés les assemblages des deux cuvées Alt. 484, en Brouilly et en Côte-de-Brouilly. « Nous avons donné chacun nos meilleures cuvées, car nous n’avons pas le droit de décevoir la clientèle », reprend celui qui croit dur comme fer au succès de cette marque collective.
Douze domaines viticoles dans les deux appellations ont rejoint l’aventure. Deux conditions sont posées : détenir au moins une certification environnementale (bio, HVE, Terra Vitis…), et réserver une de ses meilleures cuvées. « Et chacun doit apporter un échantillon et participer aux dégustations à l’aveugle pour sélectionner les vins et réaliser les assemblages », précise Emmanuel Jambon. Sur les sept échantillons apportés en Côte-de-Brouilly et les neuf en Brouilly, il n’y a pas eu de fausse note : tous les vins sont entrés dans l’assemblage final. Cependant, « il se peut qu’un vin ne soit pas encore prêt pour être retenu l’assemblage de printemps, mais puisse rentrer dans l’assemblage d’automne », indique le président du syndicat.
Fières de leur terroir, les cuvées en arbore l’emblème : le mont Brouilly et ses 484 mètres d’altitude. En bouche, « la typicité des deux appellations a été recherchée, explique le vigneron. Un côté minéral, épicé et poivré en Côte-de-Brouilly ; des fruits rouges, de la rondeur et de la grâce en Brouilly. Et les vins sont très peu filtrés car nous trouvons que la filtration standardise les vins. » Les vins, vendus au prix public de 20 et 17 € respectivement, se destinent au CHR et à l’export.
Les deux cuvées, tirées à 1 200 cols, seront lancées officiellement le 11 juillet lors du serment du vigneron : un grand spectacle médiéval vivant joué au Château de Nervers, à Odenas. En fonction de la demande, un assemblage d’automne sera ou non réalisé. Mais les vignerons d’Alt. 484 regardent déjà vers 2024. « Notre objectif pour l’an prochain est de faire 20 000 cols minimum, et nous avons la capacité de dépasser les 30 000 cols, déclare Emmanuel Jambon. Mais l’objectif n’est pas de faire forcément 30 000 mais surtout de sortir quelque chose de très valorisant : nous voulons devenir la marque référente de Terre des Brouilly. »
La marque, gérée par une SARL, sera ouverte à l’accueil d’autres vignerons motivés. Autant être prévenu : cela prend du temps, surtout pour gérer la commercialisation. « On doit pousser la marque sur nos réseaux de contacts en plus de vendre notre entreprise, témoigne Emmanuel Jambon. Pour l’instant, cela nous coûte aussi de l’argent car nous avons chacun pris des parts dans une SARL, qui doit payer un comptable, avoir un budget communication, payer des frais postaux, etc.. Mais nous sommes convaincus que cette marque est l’un des avenirs de l’appellation. Aujourd’hui nos vins se vendent bien et on manque plutôt de volumes, mais on se souvient des années de crise. »