illésime à mildiou. Si à Bordeaux des secteurs passaient encore récemment entre les mailles du filet, la deuxième vague de mildiou qui a commencé à s’installer en milieu de semaine dernière ne laisse désormais presque personne sur le côté.
De gros épisodes de pluie il y a dix jours, des températures élevées, et des vents peu existants : le cocktail était parfait pour accentuer la pression sanitaire. Aurélia Souchal-Caumont, présidente du syndicat viticole de l’appellation Cérons raconte : « la pression a été très forte. Surtout sur les rouges, en particulier les merlots. Le problème c’est que ça ne sèche pas : il fait lourd et même lorsqu’il ne pleut pas, on a des niveaux d’hygrométrie importants. » Les viticulteurs de l’appellation essaient pour le moment de contenir la maladie et estiment avoir fait le maximum. « Nous avons été consciencieux, le nombre de traitement est logiquement assez élevé. J’en suis à 12 passages, quand d’autres sont même à 14. » Même si la fatigue se fait ressentir, Aurélia Souchal-Caumont relativise : « Cela fait partie du jeu, ce sont les aléas mais on tient bon et on essaie de rester positifs ! »
Etienne Laveau conseiller viticole bio pour la Chambre d’Agriculture de Gironde et co-gérant du château Piney (Saint-Emilion Grand Cru) explique que « la première vague de mildiou a bien séché par endroit, mais la deuxième vague inquiète. Il faut voir comment elle se comporte dans le temps : va-t-elle remonter sur les rafles ? Va-t-on la contenir ? » Même constat qu’Aurélia Souchal – Caumont : le grand absent reste le vent. L’humidité a donc du mal à se dissiper et maintient une hygrométrie importante. Le conseiller constate que les viticulteurs bio sont vraiment plus touchés par cette deuxième vague que la première. Le co-gérant du domaine lui aussi mené en partie en vitculture biologique raconte « Pendant la première vague certaines parcelles étaient indemnes, mais aujourd’hui j’en observe qui sont ravagées. »


« On voit une grosse sortie sur raisin que l'on pensait avoir maîtrisé il y a encore une dizaine de jours; Depuis ce week-end, on voit apparaître beaucoup de maladie » rapporte Régis Falxa, président des Vignerons Indépendants de Gironde, faisant état d'« une grosse pression mildiou, sur l'ensemble des cépages, quel que soit le stade, que les vignes soient levées ou pas. Le potentiel de récolte est là, il ne faut pas qu'il en manque à la fin. La commercialisation est compliquée, mais il faut du vin dans le chai pour avoir un prix de revient. »
L’étendue des dégâts ne sera réellement mesurable que d’ici une quinzaine de jours. Pour l’heure, courage et patience doivent accompagner les viticulteurs de la région.