l est parfois difficile de lutter contre le mildiou tant les conditions orageuses ont été imprévisibles ces dernières semaines. « La situation est très contrastée et les zones touchées plus ou moins fortement son éparses. » explique Etienne Laveau conseiller viticole bio à la chambre d’agriculture de Gironde et co-gérant du Château Piney St Emilion Grand Cru. « Les secteurs les plus touchés restent le Sud Garonne, le Bourgeais, le Libournais, et le Sud-Est du département. Cependant, sur certaines zones, comme St-Emillion, j’ai vu des parcelles qui n’avaient pas grand-chose et sur le même secteur j’ai pu observer des parcelles attaquées à hauteur de 50%. J’ai eu certains échos de collègues touchés à presque 100% dans certaines parcelles…»
Les raisons des ces attaques sont liées à des conditions orageuses laissant certains nuages se crever déversant leur eau de manière sporadique sur le territoire girondin. La croissance de la vigne s’étant accélérée il y a une dizaine de jours, les pratiques prophylactiques ont pu être délicates à mettre en place (relevage ou ébourgeonnage tardifs). De plus, les températures la nuit n’ont pas baissé de manière significative favorisant le développement et l’expression de la maladie sur vignes non couvertes.
Thierry Tricot, coordinateur viticulture Bio Nouvelle-Aquitaine confirme cette observation de mozaïques de situations : " La situation est très aléatoire en fonction des zones, et il est très difficile de faire un constat général. On peut observer parfois des traces de rot gris sur grappe sans sporulation sur feuille et inversement."


Ce constat contrasté se retrouve dans le témoignage de Benjamin Vimal, directeur château Lagrange (Cru classé Medoc) : « Nous sommes assez préservés pour le moment. Nous avons une partie en bio et une partie en conventionnel et pour cette dernière, nous avons couvert à la fleur avec un systémique et n’avons pas vu de grappes touchées pour l’instant. Dans la partie bio, nous avons traité au cuivre, mais nous observons quand même des tâches sur feuilles de-ci de-là. »
Pour le directeur, la saison avance plutôt bien : les Merlots les plus précoces ont dépassé le stade petit pois, les grappes sont plutôt belles, la croissance est bonne. Sur les soucis de prophylaxie il relativise : « Ça a poussé assez fort depuis une dizaine de jours mais on est à jours dans les traitements et dans les travaux de la vigne. Je dois admettre qu’on a eu des années plus compliquées en enchainement de travaux. » Il conclue : « Pour le moment je ne suis pas affolé, mais ce n’est pas encore gagné, surtout pour la partie bio. Pas d’affolement mais restons prudents ! »