Vends tracteur Deutz, épampreuse chimique Dhugues, cadre Gard et matériels de cave divers, cause cessation d’activité. » Comme Bernard, dans le Minervois (Hérault), des dizaines de viticulteurs font affaire chaque mois sur Leboncoin. Les uns, à la retraite ou en reconversion, se séparent de leurs matériels usagés inutiles. Les autres flairent la bonne occasion pour renouveler leur équipement à moindre coût. Mi-juin, le site hébergeait 160 annonces de « Matériels viticoles d’occasion » en tout genre, déposées par des particuliers, les deux tiers vendus moins de 1 000 €.
« Le site est gratuit et très fréquenté », apprécie Alain, le voisin de Bernard, installé sur 15 ha à Sérignan. En cave coopérative depuis deux ans, ce viticulteur s’est inscrit sur Leboncoin pour vendre son matériel de chai. « Les pompes ont vite trouvé preneur. Depuis, j’ai déposé deux autres annonces, pour des piquets et une écimeuse. Les premiers sont presque tous vendus, l’écimeuse, pas encore. On réactive l’annonce en un clic et sans frais sur le site si le matériel n’est pas vendu dans les deux mois. C’est pratique ! »
« Il faut être patient », conseille Julien, vigneron sur 20 ha dans l’Yonne. Ce Bourguignon pratique Leboncoin depuis des années. Il a acheté un enjambeur, vendu un tracteur, un broyeur, des charrues et « quelques vieux outils, pour vider le grenier ! Les petits matériels, type broyeur ou fendeuse, sont recherchés. Ils se vendent bien ».
Plus facilement que le Deutz de Bernard. Ce tracteur, un modèle vigneron quatre roues motrices de 70 ch de 2000, est à vendre à 10 000 €. « Le prix est peu négociable. Je l’ai fait évaluer par un professionnel », justifie-t-il. Trois personnes sont venues voir l’engin, sans suite, depuis qu’il a posté l’annonce début juin. Mais Bernard est confiant. Ce n’est pas sa première affaire sur Leboncoin. Il a vendu récemment sa prétailleuse, une benne à vendange et un cadre de travail du sol.
Viticulteur à Roderen, en Alsace, Jean prend aussi son temps. Il revend un chisel acheté d’occasion il y a deux ans sur Leboncoin. « Il est comme neuf ! Je l’ai acquis sans avoir pu l’essayer. L’outil n’est pas adapté à mon tracteur articulé ni pour le travail en coteaux. » Après trois contacts infructueux, Jean, à la différence de Bernard, est prêt à baisser le prix (3 000 €) pour faciliter la vente. Il cherche en même temps une herse pour le remplacer, si possible sur Leboncoin. « Ce sera moins cher », escompte-t-il.
Sans surprise, les acheteurs potentiels ne se fient pas à la photo, souvent de piètre qualité, accompagnant ou pas l’annonce. Précaution de bon sens, tous les acheteurs que nous avons consultés ont demandé à rencontrer le vendeur et à voir le matériel. Alain négocie le prix sur place en fonction des défauts constatés. « La transaction se passe ensuite à l’amiable. »
Attention aux arnaques pour le paiement ! prévient Marc, dans le Jurançonnais. Elles sont légion. « Au téléphone, mon interlocuteur voulait que je lui verse 200 € par mandat postal pour débloquer son chèque pour acheter mon atomiseur. » Il n’est pas tombé dans le panneau. Prudent, Bernard exige un virement de l’acheteur avant de céder son matériel. Autre possibilité, Leboncoin a mis en place un système de paiement sécurisé. Problème, selon UFC-Que Choisir, il n’offre pas une garantie absolue.
« Je consulte aussi Agriaffaires et Terre-net Occasions. Avec ces deux sites, on ne touche pas le même public qu’avec Leboncoin », confie Alain, viticulteur à Sérignan. Dédiées aux professionnels, ces plateformes présentent une offre d’équipements viticoles plus fournie que Leboncoin. Différence de taille concernant Agriaffaires : « Déposer une annonce coûte une centaine d’euros. Il faut payer aussi pour la renouveler. » Sur Terre-net Occasions, le dépôt d’une annonce est gratuit !