a France ne produit que 5000 des 130 000 tonnes d’huile d’olive qu’elle consomme par an. « Une superbe opportunité pour tous les agriculteurs en difficulté » estime Yannick Masmondet, ancien viticulteur bordelais passé par le Maroc et revenu dans l’Aude après le covid pour créer Oil’iv Green et permettre à ceux qui le souhaitent de diversifier leur activité.
L’entrepreneur promet d’accompagner ses clients de l’analyse de sol à la commercialisation. Trois ans après la plantation, et sans compter d’éventuelles subventions, il garantit aux viticulteurs une marge nette de 7 à 8000€/ha. « Nous nous sommes associés à des entreprises spécialisées dans la commercialisation d’huiles qui proposent des revenus au litre fixe sur 15 ans pour sécuriser leurs approvisionnements » détaille-t-il.
« C’est ce que l’on était payé pour la vigne avant la crise » calcule Yorick Lavaud du domaine Les Carmels à Langoiran (Gironde). Le viticulteur s’est dépêché de remplir les formulaires pour profiter des aides à l’arrachage et remplacer 3 des 10 hectares de vignes par des oliviers. De quoi produire environ 4500 litres d’huile. « Je vais les planter sur les coteaux argileux de Cadillac peu propices à d’autres cultures, explique-t-il. Les primes m’aideront à amortir le coût des plantations, environ 25 000€ par hectare sur 5 ans ».
Yorick Lavaud espère voir ce chantier démarrer cet automne. « Je ferai appel aux services du prestataire Viti Morley pour la taille mécanique et la récolte. Pour l’entretien du sol et les traitements, j’utiliserai le matériel que j’ai déjà sur le vignoble. J’aurai beaucoup moins de galères de main d’œuvre et mon exploitation sera plus résiliente aux maladies et aux aléas climatiques ».
« Nous avons noué des partenariats une trentaine de prestataires de services agricoles dans tout le grand Sud pour éviter aux viticulteurs de gros investissements, reprend Yannick Masmondet. S’il passe par Oil’iv Green, un jeune agriculteur peut très bien s’installer sans aucun matériel ».
A ceux qui ne pourront pas profiter des aides à l’arrachage, Yannick Masmondet assure avoir négocié avec plusieurs banques des prêts qu’ils ne commenceront à rembourser que trois ans après les plantations, quand les arbres donneront leurs premiers fruits.
Comme Yorick Lavaud, Yannick Masmadet affirme avoir signé des contrats avec plusieurs viticulteurs bordelais pour des surfaces de 2 à 100 hectares. « Pour diversifier leurs revenus, de grosses caves coopératives songent également à entrer au capital du moulin que nous allons construire à côté de Sauveterre-de-Guyenne » indique-t-il.
De la Gironde à la frontière italienne, Oil’iv Green vise la plantation de 10 000 hectares destinés à la production d’huile alimentaire. « Et nous devrions planter 50 000 hectares sur des terres non cultivées fournir un grand pétrolier en huile pour carburant ».