i la vigne bourguignonne a mis un peu de temps à pousser, cette croissance est aujourd’hui bien partie dans la plupart des département de ce vignoble depuis dix jours : la floraison arrive à sa fin et certaines grappes arrivent en début de nouaison. Reste la Nièvre un peu en retard dont les vignes sont en pleine floraison.
L’alternance d’épisodes humides et de chaleur ces quinze derniers jours ne laisse pas de surprise quant à la présence de mildiou et d’oïdium. Sur sa dernière tournée, Florian Bidaut, responsable expérimentation viticole chez Vinipôle Sud Bourgogne, constate une pression latente en oïdium avec des fréquences de feuilles attaquées qui augmentent, ainsi que quelques attaques sur baies. « On a eu des conditions favorables aux attaques de mildiou, mais, particulièrement dans le Maconnais, le fait marquant cette année est l'observation d'attaques sur inflorescence, alors que le feuillage n’est pas particulièrement attaqué. C’est la première fois qu’on observe cette régularité. » raconte le conseiller. Il explique cela par une certaine difficulté à protéger le vignoble jusqu’au 20 mai à cause des conditions météorologiques et des lessivages importants qui ont eu lieu. De plus certains orages localisés n’ont pas aidé à tendre vers l’amélioration.
Lloris Lavoignat, viticulteur sur 21ha dans la commune de Peronne (71) confirme ces observations : " On connaît un peu de contamination parce qu’on a eu un peu de lessivage, donc du mildiou sur grappes qui ont désséché maintenant. Cependant, on n'a presque pas observé la maladie sur feuilles."
Florian Bidaut enjoint à rester particulièrement vigilant d’autant que l’on se situe dans une période de grande sensibilité.
Fait à noter dans le vignoble bourguignon : « on peut observer une vigne qui exprime visuellement les viroses dont le court-noué ». L’hypothèse avancée est la suivante : « le début de la pousse de la vigne s’est fait lentement. La multiplication virale a donc été plus rapide que la croissance végétative donc la concentration de phytoplasme a été beaucoup plus importante. On s’attend donc également à une présence d’enroulement. Cela reste à vérifier dans le temps. », rappelle Florian Bidaut.
Le viticulteur de Péronne a eu la chance de ne pas observer ce phénomène dans ses parcelles. Il est plutôt confiant pour la suite : "On a fait notre premier écimage. Je pense que ça va continuer à bien pousser : on a eu de la pluie, ils annoncent un redoux dans la nuit et de la chaleur en journée. Pour l’instant nous sommes plutôt contents !"