e la grande culture à la viticulture il n’y a qu’un pas agronomique. C’est ce que cherche à transmettre Julien Senez, agriculteur en agriculture de conservation des sols (ACS) sur la ferme des Pâtis (Oise) et fondateur depuis 2020 de l’entreprise KiwiArgonomy qui compte aujourd’hui 10 collaborateurs. Pour lui « Le vigneron doit reconstruire la fertilité des sols de son vignoble par lui-même et nous sommes là pour l’y aider ».
Trois principes pour illustrer la démarche de l'entreprise dans la transmission de savoir autour de l'Agriculture de régénération : quête d'autonomie, retour aux principes agronomiques de base et durabilité.
Pour se donner les moyens de ses ambitions, elle propose dans le secteur des grandes cultures, mais aussi de la viticulture, des formationsainsi que des accompagnements à la carte afin de « restaurer des vignobles en jouant simultanément sur plusieurs leviers : couverts végétaux, semis direct, production de compost à haute valeur, enrobage, fertilisation au semis, application de thés de compost en végétation. Notre métier est de simplifier le déploiement en arrivant avec les connaissances, le matériel et les produits que nous avons testés et sélectionnés ».
L’entreprise propose ses semoirs à dents personnalisés, soit à la location sur une courte période, soit à la vente, ou encore à la location annuelle avec option d’achat. Elle assure également l’approvisionnement et l’enrobage des semences pour certains de ses clients afin de simplifier l’exécution des semis.
Les semoirs sont équipés de plusieurs composants majeurs : un système ISOBUS choisit pour l’interface, un boitier Müller Elektronik en cabine, la distribution est signée Horsch, les dents et les disques trancheurs ont été coconçues avec Metcalfe pour l’adaptation en vigne. Les semoirs peuvent être conçus pour tracteurs enjambeurs ou tracteurs vignerons. Plusieurs largeurs sont envisageables pour les semoirs portés : 75cm pour des vignes de 1m30 à 1m 50, 115cm pour des vignes de 1m80 à 2m, 161 cm pour les vignes de 2m50 et 207 cm pour les vignes de 2,80/3 m. Ceux-ci peuvent par ailleurs, sur demande, être conçus à largeur variable afin de garantir leur utilisation, quelle que soit la distance existante entre les rangs de vigne.
Semoir KiwiAgronomy sur tracteur vigneron. Crédit photo : Julien Senez
L’entreprise fait du semis mais également de la fertilisation au semis. « Uniquement sur enjambeur pour le moment. On équipe les bâtis de semis de réseaux de fertilisation. Une plateforme arrière supporte le semoir ainsi qu’une cuve de 400L pour injecter de la fertilisation organique au semis en simultané des semences. On peut également fournir des semences enrobées. », explique Julien Senez. Le but de la manœuvre ? Faire monter les couverts le plus rapidement possible jusqu’à floraison afin de les détruire avant qu’elle rentre en concurrence avec la vigne.
Semoir KiwiAgronomy sur tracteur enjambeur avec cuve de fertilisation. Crédit photo : Julien Senez
Le prototype sur tracteur vigneron a été validé, il devrait bientôt être proposé à la vente.
L’entreprise propose ses semoirs à la vente mais également à la location. 3 formules sont proposées : la vente, la location avec option d’achat et la location simple. En 2022, huit semoirs étaient en location sur la zone de St Emilion en 2022 et deux semoirs sur Cognac (uniquement sur tracteur vigneron). Le but étant de faire tourner dix semoirs sur Saint Emilion et dix à Cognac, puis d’étendre cette offre de produits et services en Bourgogne. Un agronome terrain peut aussi accompagner sur place le lancement de la campagne de semis du viticulteur. « Cela nous permet de lui apprendre à semer, mais pas seulement : on aborde la restauration des sols, l’enrobage des semences, la hausse du rendement, car les vignerons ont besoin d’acquérir des connaissances transverses et précises sur les semis de biomasse intense. » explique le fondateur.


Car l’autre mission de KiwiAgronomy c’est de promouvoir l’agriculture de régénération. L’entreprise propose des formations sur la ferme du concepteur, mais également dans des domaines viticoles. Pour Julien Senez « En viticulture, le recours au semis de couverts et biomasse intense est au départ progressif et limité à certaines parcelles. Une phase d’expérimentation est nécessaire pour observer, analyser et, le cas échéant, apporter des ajustements avant d’envisager un déploiement plus large. Il faut en effet comprendre comment piloter un couvert au plus juste selon les contraintes de son environnement, sans réaliser d’erreur pouvant mettre à mal les rendements. En grandes cultures, cette approche empirique est également appliquée, tout en tenant compte de la complexité et de l’exigence de ce domaine. Les thèmes de plan de fertilisation, de gestion de la biomasse, de la destruction de couverts sont donc naturellement abordés dans le cadre de nos formations … »
Cela sonne presque comme une peinture de la grande famille de l’Agriculture réunie autour du thème de la régénération des sols.