epuis le lundi de la Pentecôte, pas un jour ne s'est écoulé en Ardèche sans qu'un orage accompagné de grêle n'éclate sur une commune. Guillaume Merle a été le premier à en faire les frais, à Joannas. 100 mm y sont tombés le 29 mai.
« Les grêlons ont mitraillé 7,5 de mes 18 hectares. Les grappes et les feuilles sont tombées. Les sarments sont hachés. On se croirait déjà en hiver dans ces parcelles » relate-t-il. Le contraste est impressionnant entre ses vignes grêlées et ses vignes épargnées. « Ces dernières ont bien profité des pluies. Elles sont en fin de floraison et poussent à toute vitesse. Je m'apprête à les écimer et j'ai resserré les cadences de traitement du fait de l'apparition de quelques tâches de mildiou ».
« Depuis ce premier épisode, les orages continuent à se former dans le sud du département. Ils apportent l'eau dont nous manquions cruellement mais occasionnent jour après jour des dégâts de 10, 15, 20% chez différents vignerons » enchaîne Jérôme Volle, le vice-président de la Chambre d'Agriculture de l'Ardèche.
Le vendredi 2 juin, la grêle est tombée sur environ 40 des 270 hectares que regroupe la cave coopérative des Vignerons des Gorges de l'Ardèche, « sur un couloir allant de Saint-Remèze à Gras » témoigne son directeur Robert Chevrier. Quentin Robert fait partie de ses adhérents les plus touchés. « Je ne récolterai rien sur 6 hectares sur 22 » raconte le viticulteur installé avec son frère depuis 2021.
« Nous pourrons dresser un bilan plus fin des pertes dans une quinzaine de jours après la floraison, et une fois le risque de nouveaux orages passé. En ce moment, c'est tous les soirs » reprend le directeur de la coopérative. Les pertes les plus importantes devraient concerner la syrah. « Son feuillage est moins développé que celui des autres cépages et ses rafles présentent plus d'impacts ».
Dimanche 4 juin, Christophe Dugoul a publié la photo d'une vigne les pieds dans l'eau sur la commune de Montclus, dans le Gard, à 2 kms de la frontière ardéchoise. « Il y est tombé 60 mm de pluie accompagnée de petits grêlons qui ont haché le feuillage, marqué le bois et tombé des grappes sur 3 de mes 35 hectares pendant 30 minutes. Heureusement que mon parcellaire est morcelé ! »


Après 5 mois sans précipitations, l'eau n'a pas pénétré les sols « durs comme du goudron ». « Elle a fini par s'écouler sans causer de dégâts matériels, simplement de petites coulées de boue au milieu des routes ».
Ses parcelles désormais ressuyées, le viticulteur va rattaquer les traitements pour prévenir les attaques de mildiou et de black-rot. Le lendemain, la grêle a causé des dégâts 15 km plus au nord sur la commune de Vagnas.