hargé d’expérimentation pour le groupe de recherche en agriculture biologique (Grab), Claude-Eric Parveau a évalué plusieurs stratégies alternatives au cuivre contre le mildiou lors du dernier millésime. Ses essais ont été réalisés sur du muscat petit grain planté par le GAEC Les Trois Vrilles à Espenel dans le vignoble de Diois, dans la Drôme.
« Nous avons été aidé par la cave Jaillance pour tester l’application au stade 2/3 feuilles allongées de produits de biocontrôle, Roméo (cerevisane) et Limocide (huile essentielle d’orange douce), ou d’extraits de plantes, Arvense (prêle) et Salix (saule) sur une vigne de 20 ans bordant une rivière et sensible au mildiou » déroule-t-il dans son compte rendu.
La vigne a été brumisée de fin juin à fin juillet pour apporter l’équivalent de 6 mm par nuit et favoriser le développement du pathogène, naturellement bloqué par la sécheresse.
La parcelle a été découpée en six blocs constitués de huit modalités (avec des séries de ceps non traités, des séries de ceps protégés au cuivre Kocide 2000 dès la sortie mildiou ou deux semaines plus tard, et des ceps protégés avec les différents produits alternatifs (voir tableau ci-dessous).
Les viticulteurs ont pulvérisé 150 L/ha de bouillie pour toutes les modalités avec un atomiseur à dos Solo 450, dont le débit avait été vérifié en début de saison. Pendant la phase d’application des produits de biocontrôle (jusqu’à une semaine après la sortie des premières taches de mildiou), le renouvellement a été réalisé tous les 7 jours ou après un lessivage par une pluie supérieure à 15mm. Après la généralisation de l’utilisation du cuivre sur toutes les modalités (une semaine après la sortie des premières taches de mildiou et au-delà), le renouvellement a été réalisé tous les 10 jours ou après un lessivage par une pluie supérieure à 20mm. « Étant donné le très faible développement du mildiou en conditions très sèches, les produits de biocontrôle ont été maintenus jusqu’à la fin de la saison, avec un total de 10 applications » précise Claude-Eric Parveau.
Le 8 août, 9 jours avant les vendanges, l’intensité des dégâts sur feuilles variait entre 1% pour les vignes traitées avec du cuivre dès le début de la saison, avec un total en fin de campagne de 2,3 kg de cuivre métal, et 13% dans celles protégées par la prêle et le saule. Le technicien a compté 10% d’intensité de dégâts sur feuilles dans le TNT. « Sur grappes, l’intensité des dégâts est de 0,5% avec une protection cuprique dès le début de saison, de 6% sans traitement comme avec les produits de biocontrôle et de 15% avec les extraits de plante » poursuit-il.
En conditions sèches, aucun traitement n’a significativement amélioré le contrôle du mildiou par rapport au témoin non traité. En raison d’un niveau de pression faible et hétérogène, Claude-Eric Parveau ne peut tirer de vraies conclusions sur l’efficacité des différentes alternatives.