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RSE
Vignerons engagés à communiquer sans greenwashing, lutter contre les comportements sexistes, se familiariser à la décroissance...

Ces 30 et 31 mars, les salariés des 62 entreprises labelisées Vignerons Engagés se sont retrouvés au château Sainte-Roseline pour échanger sur une communication réellement durable, le combat pour la parité...
Par Marion Bazireau Le 03 avril 2023
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Vignerons engagés à communiquer sans greenwashing, lutter contre les comportements sexistes, se familiariser à la décroissance...
Les huitièmes rencontres des Vignerons Engagés ont réuni 280 participants. - crédit photo : Marion Bazireau
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7 % de vignerons et vigneronnes, 23 % de responsables et techniciens vignoble, 20 % chargés de la RSE dans leur entreprise, presque autant de la communication, du marketing, ou du commerce.

Les profils des 280 participants aux huitièmes rencontres des Vignerons Engagés sont aussi variés que les 25 ateliers qui leur sont proposés ces 30 et 31 mars au château Sainte Roseline, dans le Var. Les responsables de l’association leur proposent par exemple de plancher sur la vie des sols, la diminution des traitements ou la diminution de leur empreinte carbone.

Beaucoup choisissent d’assister à une conférence sur le greenwashing. Comment communiquer sur leur démarche RSE et le développement durable sans donner une image trompeuse de responsabilité écologique ? Comment ne pas se retrouver dans le Calendrier du Vent ou recevoir le prix Pinocchio, comme Yara en 2020 après avoir affirmé que « les engrais minéraux ont sauvé plus de vies que n’importe quelle invention au monde » alors que selon la Fédération des Amis de la Terre, « les engrais chimiques sont une source majeure d’émissions de gaz à effet de serre et un facteur de spécialisation des territoires » ?

Deux consultantes d’MJ communication les aident à y voir plus clair, en affichant d’autres campagnes retoquées par l’autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP) et l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME).

Sur la bonne utilisation de visuels, Aurélie Wastin et Sandrine Cadric prennent l’exemple de posts Instagram de la cave de Rauzan promouvant l’économie et le retraitement de l’eau, ou l’écoconception de ses emballages. « La cave ne fait pas de promesses disproportionnées et apporte des éléments de preuves, en indiquant par exemple que 5 % de ses bouteilles sont allégées et qu’elle est labellisée Vignerons Engagés ».

Les consultantes apprécient également la pédagogie présente dans leurs publications, comme dans celle du Domaine de l’Isle Saint Pierre, qui explique pourquoi il a choisi de planter des cépages résistants. La coopérative Castelbarry a également très bien communiqué en expliquant le pilier n°1 de la labellisation Vignerons Engagés. « 91 % de nos déchets sont recyclés ou valorisés, 90 % de notre vignoble est conduit en agriculture biologique ou raisonnée » indique sa publication. L’auditoire valide.

La croissance verte n’est pas durable 

L’ancien professeur de philosophie Michel Lepesant créé davantage la polémique en militant pour la décroissance. « La croissance verte n’est pas durable » prévient-il, expliquant qu’on ne peut pas découpler les attaques contre la nature et les progrès économiques, et rappelant que l’empreinte écologique de la France est déjà d’1,9.

« Vous prônez un retour au Moyen-Âge ? Les gens n’y étaient pas heureux et la société n’était pas plus égalitaire » réagit un vigneron. « Combien de vin par an boit un costaricain ? » ironise son voisin. « Finalement, est-ce que la viticulture a un avenir ? Dois-je installer mon fils et comment peut-il créer de la valeur sans argent ? » tente, plus sérieusement, un autre participant.

Michel Lepesant ne peut répondre à tout le monde. Sur la question de l’avenir de la viticulture, il prend toutefois quelques minutes pour inviter son auditoire à ne pas suivre l’exemple de Michel Chapoutier, qui, récemment interviewé par LCP, indiquait miser sur la relance de l’export et l’adaptation au goût des marchés. « Mettre du sucre dans le vin pour plaire aux Chinois ? Mettre le vin rouge au frigo ? Que de bonnes idées ! Michel Chapoutier souhaite également l’autorisation de l’irrigation en appellation et la construction de méga-bassines, je comprends que la filière soit déprimée » lance-t-il.

Après 1h30, les participants restent sur leur fin. « Le monde de la croissance est basé sur l’idée que la frustration est un moteur pour produire de la valeur. Dans le monde de la décroissance, on fait avec » conclut le philosophe.

Pour reprendre leurs esprits, certains partent visiter le vignoble ou le chai. D’autres rejoignent l’atelier sur les stéréotypes de genre dans l’entreprise. Murielle Aufaure y rappelle que le sexisme constitue un frein professionnel pour 54 % des salariés, que 26 % ont déjà fait l’objet de gestes ou de commentaires grossiers, et que 5 % se sont même vu imposer des contacts sur une zone érogène, et repasse une série de publicités choquantes créées depuis les années 1960.

Les femmes y servent de tapis et jouent aux esclaves dans la maison, tout en surveillant leur poids. Dans les années 2000, le rapport a tendance à s’inverser au détriment de l'homme, malmené et même déshabillé.

Il n’y a plus de métiers d’homme ou de femme

L’animatrice donne des astuces aux participants. « Si on vous demande : "à quand les jupes obligatoires, hein Emilie ?" rétorquez "Très vite j’espère, j’ai toujours rêvé de vous voir en jupe. Vous voulez bien ramasser ma boulette de papier s’il vous plaît ?" « Si votre patron vous dis "Je comprends, ma femme aussi a des enfants", prenez un air étonné et répondez "Ah ! Je ne savais pas qu’ils n’étaient pas de vous !" ». Les exemples s’enchaînent et les rires fusent.

Propriétaire du Château Sainte-Roseline, Aurélie Bertin présente la stratégie qu’elle a mise en place pour développer le bien-être au travail. « Nous avons proposé des formations sur le leadership au féminin » illustre-t-elle. « Aujourd’hui il n’y a plus de métiers d’homme ou de femme, les deux sexes sont représentés à parité même en production, à la vigne comme à la cave ». « Une femme peut très bien être tractoriste, et des solutions existent pour éviter le port de charges lourdes » complète son directeur technique.

 

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