in mars, le débourrement est amorcé un peu partout sur les 15 528 ha du vignoble alsacien. Les premiers constats des professionnels sont mitigés. Le chaud et le sec de 2022 ont impacté le potentiel de mise en réserve. « La vigne a souffert. Les complants sont rabougris. Il y a moins de bois. La réserve hydrique est faible » constate Gilles Ehrhart président de l’Association des viticulteurs d’Alsace (AVA). « Le déclin de la vigueur est général. Les situations les plus graves concernent des vignes de moins de dix ans sur 3309C et Gravesac, d’autant plus si elles sont localisées dans les terres légères du secteur Châtenois-Scherwiller, autour de Colmar et plus au sud sur la colline du Bollenberg. Dans beaucoup d’endroits la taille a été compliquée » complète Frédéric Schwaerzler, technicien viticole de la chambre d’Agriculture. En pratique beaucoup de parcelles ont été taillées sur une seule baguette tout en limitant drastiquement le nombre d’yeux.


« La récolte risque d’être faible s’il ne pleut pas » avertit Gilles Ehrhart. Si le vignoble n’en est pas encore là, cette perspective fait d’avance faire la grimace aux professionnels. Car depuis deux ans, le vignoble produit moins qu’il ne vend : 786 017 hl et 911 094 hl rentrés en 2021 et 2022 alors que la commercialisation 2022 à 971 649 hl est en hausse de 1 % sur un an, soit 712 827 hl (+ 4%) en métropole et 258 641 hl (- 6,2 %) à l’export. Le crémant bondit à lui seul de 9,5 % pour établir un nouveau record à 281 778 hl. Janvier et février 2023 confirment ces tendances. « Ce niveau de ventes conjugué au pilotage des rendements par cépage font que nos stocks sont revenus à un niveau acceptable. Face à la hausse des intrants, il faut maintenant dégager plus de valeur ajoutée pour préserver la capacité d’investir et de transmettre » résume le président de l’Ava.