ntre le premier octobre 2022 et le 14 mars 2023, la région Nouvelle-Aquitaine a enregistré seulement 6 % de précipitations en moins qu’en moyenne sur les 10 dernières années (450 mm contre 483 mm). Directeur Recherche et Innovation chez Weenat, Emmanuel Buisson y a comptabilisé 30 jours de pluies dites efficaces, avec une pluviométrie supérieure à 5 mm. « C’est exactement le même nombre de jours de pluie que la normale sur les 10 dernières années » explique-t-il, à l’occasion d’un bilan réalisé pour la journée mondiale de l’eau.
Si les nappes phréatiques ne sont pas rechargées et qu’il est désormais trop tard pour qu’elles le soient en 2023, « les sols en surface ont pu stocker de l’eau et pourront alimenter les cultures ».
Selon l’expert, les viticulteurs et les arboriculteurs bordelais ne souffriront pas de la sécheresse. D’autant que selon les tendances saisonnières le mois d’avril devrait être proche des normales et le mois de mai très excédentaire en termes de pluviométrie, faisant craindre à Emmanuel Buisson un fort développement des maladies, comme le mildiou.
La situation est différente en Occitanie. Revenue à peu près partout en France depuis 15 jours, la pluie reste absente sur une partie du pourtour méditerranéen.
Weenat a refait les mêmes calculs qu’à Bordeaux et explique qu’entre le premier octobre 2022 et le 14 mars 2023, l’Occitanie a enregistré 29 % de précipitations en moins qu’en moyenne sur les 10 dernières années (340 mm contre 478 mm), avec une différence très importante entre le nord-ouest et le sud-est de la région.
« Il a plu 30 % de moins dans le Gard, l’Hérault, l’Aude et les Pyrénées-Orientales que sur le reste de la région sur la même période (263 mm contre 373 mm) » détaille Weenat, infographie à l’appui. D'octobre à mars, certains secteurs ont vécu 97 jours sans pluie, 2 à 3 fois plus que la normale des 10 dernières années.
« Une partie de l’Occitanie cumule une sécheresse profonde, avec des nappes phréatiques qui n’ont pas pu être rechargées pendant l’hiver, et une sécheresse de surface » prévient Emmanuel Buisson.
« Tout le pourtour méditerranéen de Nîmes à Perpignan subit un déficit hydrique très important. Cette importante zone viticole a reçu entre 40 et 60 % de précipitations en moins par rapport à la normale. Lorsqu’elle est possible, l’irrigation devra être bien anticipée et ciblée pour préserver les rendements » ajoute son collègue ingénieur-agronome Pierre Giquel.