vec 1,5 milliard d’euros en 2022, les exportations de vins de Bourgogne atteignent de nouveaux sommets (+13 % par rapport à 2021). Soit un record historique, mais sans fanfaronner : « il ne faut pas que la Bourgogne devienne arrogante » pointe Albéric Bichot, le président de la Fédération des Négociants-Eleveurs de Grande Bourgogne (FNEB). Soutenue sur les vins blancs et rouges de Bourgogne, la demande témoigne de « tensions sur l’approvisionnement, sur les prix et sur les disponibilités. La pénurie de bourgognes n’a jamais été aussi importante » résume Albéric Bichot. Si les arbres ne montent pas jusqu’au ciel, les augmentations de prix ne semblent pas encore avoir atteint de plafond.
Entendant les avertissements d’acheteurs sur le salon ProWein, le négociant souligne que si « les bourgognes ont le vent en poupe, il faut rester vigilant » dans un contexte économique hautement incertain, le décrochage et l’emballement des prix peuvent avoir des répercussions commerciales dévastatrices : « il ne faut que pas que la Bourgogne perde pied et le contact avec sa clientèle historique ».
Pour y parvenir, le président de la FNEB estime qu’il faut créer des moyens de régulation de l’approvisionnement des marchés, alors que la production de vin est de plus en plus fragilisée par les aléas climatiques et cryptogamiques. Ayant l’expérience du Volume Complémentaire Individuel (VCI), la Bourgogne pourrait se pencher sur une réserve interprofessionnelle : « on y pense. Il faut que l’amont et l’aval se parlent bien pour aboutir au pilotage de la filière » analyse Albéric Bichot, confiant dans l’avenir : « il ne faut pas oublier que ce qui fait succès Bourgogne c’est son adaptation au marché. »