l y a un an, l’Union des industries de la protection des plantes se transformait pour former Phyteis. L’objectif de ses 18 adhérents : développer l’agronomie digitale, les biotechnologies et les biosolutions (bio, biocontrôle et biostimulant), à côté de leur activité historique, la phytopharmacie.« Aujourd’hui cette évolution est visible dans les chiffres », a annoncé ce 23 février, Bruno Baranne, le président de Phytéis lors d’un point presse à Paris.
En 2022, les adhérents de Phytéis ont ainsi investi en France 275 millions d’euros, soit 11 % de leur chiffre d’affaires en R & D et au déploiement de nouvelles solutions. Et ce de manière à développer des stratégies de lutte qui combinent la prophylaxie, la bioprotection (biocontrôle…), le digital pour raisonner les traitements (outils d’aide à la décision…), les biotechnologies, et la phytopharmacie de manière ciblée.
D’ici 2030, ils ambitionnent d’investir au niveau européen plus de 10 milliards d’euros pour développer l’agronomie digitale et 4 milliards pour développer la bioprotection. Parmi les projets qu’ils développent : la création d’une base de données européenne compilant les informations réglementaires de tous les produits phytosanitaires. Baptisée « DLC pour Digital Label Compliance », cette base sera en open data et interopérable avec les outils qu’utilisent les agriculteurs pour raisonner et enregistrer leurs traitements.
Les adhérents de Phytéis travaillent aussi au déploiement de systèmes de transfert fermé des produits pour sécuriser les opérateurs lors du remplissage des pulvérisateur. Ces systèmes fonctionnent grâce à la mise en place de bouchons spécifiques sur les bidons de produits. Les premiers bidons équipés de ces bouchons vont arriver sur le marché en 2023/2024.
Des investissements possibles grâce aux bonnes performances des entreprises. En effet, en 2022, les adhérents de Phytéis ont réalisé un chiffre d’affaires de 2,5 milliards d’euros, soit une hausse de 30 % par rapport à l’année précédente. « Cette hausse s’explique par le climat inflationniste mais aussi par des achats de précaution dans un contexte de tension dans les approvisionnements », a précisé Emmanuelle Pabolleta, la directrice générale de Phytéis.
Ce chiffre d’affaires résulte à 45 % de la vente des herbicides, à 30 % de celle des fongicides, à 10 % des insecticides et à 15 % de produits divers. « Une répartition qui reste assez stable », a commenté Emmanuelle Pabolleta.
Ce qui est notable pour Phytéis c’est qu’avec un chiffre d’affaires de 125 millions d’euros, la part des produits de biocontrôle vendu par ses adhérents a continué d’augmenter. Et ils couvrent désormais plus de la moitié du marché du biocontrôle en France. Pour les biostimulants homologués, le chiffre d’affaires s’élève à 41 millions d’euros sur un marché français estimé à 70 millions d’euros. Pour les solutions d’agronomie digitale, il est de 1,8 millions d’euros.
Concernant les ventes à la distribution en volume, elles s’élèvent à 55 400 t en 2021, soit une hausse de 7,8 % par rapport à 2020 lié à une augmentation des ventes de produits bio – cuivre et soufre –celles de produits conventionnels étant restées stables. En revanche sur le long terme, ces ventes ont baissé de 54 % depuis 1999 ; de 29,5 % depuis 2008 et de 19,35 % depuis 2018.
A noter également que la part des matières actives autorisée en bio ne cesse de progresser. En 2021, elles représentent ainsi plus du tiers des volumes vendus (34,9%)
Les chiffres des ventes en volume pour 2022 n’étaient pas encore disponibles mais Phytéis s’attend à une hausse liée aux achats de précautions par les distributeurs et les agriculteurs.