e dossier de plaidoirie de Générations Futures contre les vignes à proximité des habitations s’enrichit de nouveaux résultats d’analyses conduites en 2021 et 2022 dans les vignobles bordelais et rhodaniens.
« En 2021, nous avons placé 6 capteurs passifs Tisch contenant une mousse PUF dans le département de la Gironde, pendant 21 semaines, divisées en 7 périodes de 3 semaines, dans des parcelles privées situées à une distance de 5 à 515 mètres des premières vignes, le capteur placé à 515 mètres en cœur de village faisant office de témoin. L’année dernière, nous en avons placé 1 à 25 mètres d’une vigne pendant 10 semaines consécutives » livre à la presse François Veillerette, le porte-parole de l’ONG.
De la même manière, en 2022, Générations Futures a posé 2 capteurs pendant 12 semaines (2 fois 6 semaines), à 10 et 25 mètres de vignes du mâconnais.
Générations Futures a demandé au laboratoire strasbourgeois Yootest (accrédité par le ministère de l’Environnement) de rechercher dans les mousses 90 molécules incluses dans la liste des substances prioritaires à surveiller de l’Anses.


En 2021, durant les 7 périodes de prélèvement, d’avril à septembre, les 5 capteurs girondins ont piégés un total 21168 ng de pesticides. « A lui tout seul, le folpel représente 90,5 % des quantités de pesticides piégés. On en retrouve jusqu'à 13 000 ng à 5 mètres. Et encore plus de 2000 ng à 60 mètres ! Viennent ensuite le fluopyram (2,8%), le cyprodinil (1,8%) et le métolachlore (1,47%) » détaille François Veillerette.
D’après l’ONG, les quantités piégées ont été maximales entre le 25 avril et le 27 juin, avec un pic entre le 16 mai et le 6 juin.
En 2022, le laboratoire a retrouvé 16 substances dans la mousse du capteur placé à 25 mètres de la vigne, dont 81% de folpel.
Dans le Rhône, les analyses des mousses des deux capteurs ont montré une accumulation nettement plus importante de phytos pendant la période courant du 18 mai au 27 juin que du 6 avril au 18 mai. « Au cours de la seconde période, dans le capteur placé à 10 mètres des vignes, les quantités de folpel, avec 4500 ng, représentent 42% de la quantité totale de substances piégées. Dans le capteur placé à 25 mètres, nous en avons retrouvé encore plus, 6500 ng ! » poursuit François Villerette.
Générations Futures s’inquiète aussi de la présence importante de spiroxamine dans les mousses. « Cette molécule classée cancérogène suspecté pour l’Homme par l’Union européenne représentait plus de 10.5% des quantités de pesticides piégés par les deux capteurs durant les deux périodes de prélèvement dans le Rhône, et 6.8% des quantités piégées dans le capteur de Gironde en 2022 » rapporte le porte-parole.
L’ONG va adresser ses résultats au gouvernement et lui demander de peser de tout son poids pour que le folpel et le spiroxamine soient interdits au niveau européen dès 2023.
« Notre enquête ayant montré une exposition à des cocktails comprenant jusqu’à 25 pesticides différents durant la même période pour un même capteur, qu’il soit placé à 10, 25, 50 ou même 60 mètres des vignes, nous demandons en plus une augmentation des ZNT à hauteur de 100 mètres au minimum afin de protéger les populations vivant à proximité immédiate des vignes » continue François Veillerette.
La liste des molécules recherchées: