e folpel fait partie des matières actives que l’on retrouve le plus dans l’air au moment des traitements dans les vignes mais aussi parfois plusieurs semaines après la période des traitements. Mais les choses se sont nettement améliorées. Preuve que les efforts opérés par les vignerons pour réduire ces transferts sont payants. « Avant 2010, pour le folpel on retrouvait des valeurs très élevées. Mais aujourd’hui ces valeurs ont été réduites d’un facteur 100 », a ainsi expliqué Emmanuelle Drab-Sommesous, directrice Accompagnement et Développement à Atmo Grand Est et référente nationale pesticide à Atmo France, le 17 janvier à l’occasion d’une conférence intitulée « Qualité de l’air, un enjeu national, l’agriculture relève le défi », organisée par l’APCA (Assemblée Permanente des Chambres d'Agriculture) à Paris.
Le transfert des produits phytosanitaire dans l’air se fait soit par la dérive au moment des traitements, soit par volatilisation. Pour mieux comprendre les mécanismes de ces transferts, la chambre d’agriculture Grand Est et 25 autres organismes ont initié en 2017 le projet Repp’Air. Dans ce cadre de ce projet, les associations de surveillance de la qualité de l’air ont opéré des mesures sur sept sites (dont des sites viticoles) répartis dans 6 régions, durant trois campagnes. En parallèle, les techniciens des chambres d’agriculture ont analysé les pratiques des agriculteurs ou des viticulteurs dans un rayon d’un kilomètre autour du site de mesure.
Ce dispositif a permis d’observer quatre cas de figure :
1) Des matières actives couramment utilisées ne sont jamais retrouvées dans l’air. Elles représentent la majorité des cas observés dans l’étude Repp’Air ;
2) Des matières actives utilisées régulièrement sont quantifiées dans l’air uniquement lors des périodes de traitements. Il s’agit donc d’un transfert rapide lié à la dérive lors du traitement ou à un phénomène de volatilisation rapide ;
3) Des matières actives utilisées régulièrement sont quantifiées dans l’air au-delà de la période des traitements. Il s’agit alors d’un transfert plus lent lié à un phénomène de volatilisation ;
4) Des matières actives sont quantifiées ponctuellement mais n’ont pas été recensées lors de l’enquête réalisées auprès des producteurs.
Pour aller plus loin, les expérimentateurs ont réalisé une analyse statistique de 20 matières actives. Analyse qui a permis de confirmer l’impact des caractéristiques physico-chimiques des matières actives dans les phénomènes de transfert ainsi que l’impact de la formulation et de la météo au moment des traitements.