dama France, filiale du groupe Adama est le cinquième acteur sur le marché de la protection des cultures avec un chiffre d’affaires de 120 millions d’euros et 6 % de part de marché. Et elle ambitionne d’arriver à 10 % de parts de marchés en renouvelant et en rajeunissant son portefeuille avec des solutions innovantes tant en conventionnel qu’en biosolutions (biocontrôle et biostimulants) et en développement des services : outils d’aide à la décision, outils d’aide à l’application…. « l’objectif est d’avoir une boîte à outil de solutions combinatoires », a expliqué Simon Cheylan, le directeur général d’Adama France ce 18 octobre à Paris à l’occasion d’un point presse.
Adama est spécialisée dans le développement de produits à base de matière active hors-brevet, en proposant de nouvelles associations ou de nouvelles formulations. Elle est même numéro 1 sur ce marché. Elle est notamment très présente sur le marché vigne avec des matières actives phares comme le folpel « appliqué en vigne sur plus d’un million d’hectares déployés » ou le tau-fluvalinate. « L’insecticide Klartan (tau-fluvalinate) est l’insecticide n°1 en hectare en viticulture », a ainsi assuré Simon Cheylan.
Pour se développer en vigne, Adama compte sur le lancement de Tenrok, un antimildiou de biocontrôle à base de phosphonate de potassium. Il s’agit d’un produit dont elle avait obtenu l’homologation l’an passé mais qui avait un délai de réentrée dans les parcelles après le traitement (DRE) de plusieurs jours. Adama a donc travaillé pour que ce DRE soit réduit à 6 h. Dans les années à venir Adama devrait également lancer deux nouvelles associations à base de folpel pour lutter contre le mildiou : une association de folpel + zoxamide et une association folpel + phosphonate de potassium.
En raison du contexte, Adama fait face à des difficultés d’approvisionnement en certaines matières actives mais aussi pour beaucoup de co-formulants et même pour les bidons. Des tensions existent donc pour l’approvisionnement en certains produits qui sont sous allocations. C’est le cas par exemple des herbicides AGS (antigraminées spécifiques). Cela a concerné l’Agil à base de propaquizafop qui est utilisé pour désherber le colza mais qui est aussi utilisé pour désherber les vignes. « Nous n’avons pas pu répondre à l’intégralité de la demande », reconnaît Adama. Faut-il s’attendre à d’autres difficultés d’approvisionnement pour les produits vigne ? Adama se montre pour le moment rassurante car la campagne 2022 ayant été marquée par une faible pression maladies, il reste des stocks. « Nous ne sommes pas en situation de rupture mais cela reste tendu. En cas de forte pression de mildiou en 2023, là ce pourrait être plus délicat ».
Côté prix, les produits phytos n’échappent pas à l’inflation. « Les tarifs ont déjà augmenté depuis le début de l’année et cela va continuer. Par exemple le folpel est une matière active qui a augmenté de 10 à 15 % depuis le début de la crise », rapporte Adama.