on réseau de 652 parcelles allant du bordelais à la frontière italienne à l’appui, ITK assure que les médias grand public se montrent trop alarmistes au sujet du manque d’eau dans les sols. « Aussi surprenant que cela puisse paraître, malgré un record de 32 jours sans pluie depuis le 21 janvier, la situation est plutôt satisfaisante dans la majorité des vignobles » indique Loïc Debiolles, chargé d’affaires sur le marché vigne, ce 22 février.
De la Drôme à la Provence, en passant par le Gard, les sols de ses clients du quart Sud-Est de la France sont en moyenne remplis à 80%, contre 88% à la même date l’année dernière.
Les niveaux d’humidité sont plus faibles dans le triangle passant par Béziers, Toulouse et Perpignan. « A Collioure, la réserve utile est à 36% contre 85% en 2022 » illustre-t-il. Dans ces secteurs, sa collègue Amélia Caffarra préconise aux vignerons qui le peuvent d’irriguer pour éviter l’hétérogénéité au débourrement, et les troubles de croissance. « C’est aussi une manière prophylactique d’éviter l’endommagement des goutteurs par les fourmis au printemps » ajoute-t-elle.
La réserve utile s’améliore en repartant de Toulouse jusqu’au sud de Bordeaux. « On retrouve des situations déficitaires en arrivant dans l’Entre-deux-Mers » détaille Loïc Debiolles.
Si ITK ne dispose pas de données pour le Val de Loire, la Champagne ou la Bourgogne, selon Weenat toutes les régions sont globalement logées à la même enseigne. « Les nappes phréatiques ne sont pas au niveau attendu pour cette période. Le mois de mars devrait être excédentaire en précipitations mais cela ne suffira probablement pas à les renflouer » pose Emmanuel Buisson, docteur en physique de l’atmosphère et directeur recherche et innovation pour la société.
Comme ITK l’expert rassure les viticulteurs. « La situation est moins problématique sur le premier mètre des sols et la pluie stratiforme annoncée va bien les pénétrer. La végétation devrait avoir assez d’eau quand elle va recommencer à pousser, et les sols profonds devraient même en stocker » explique-t-il.
Le mois de février n’a pas eu que des mauvais côtés. « Il a fait assez froid pour calmer le débourrement de la vigne » continue Emmanuel Buisson. Mais comme le mois de mars est annoncé doux, la plante ne sera pas en retard » prévient-il.
ITK ne voit pour l’heure pas la vigne redémarrer chez ses clients. « Et sauf exceptions, ça ne devrait pas être pour tout de suite. Les températures baissent encore la semaine prochaine. Le débourrement devrait être moins précoce que sur le dernier millésime » reprend Amélia Caffarra.
Rien ne presse, d’autant que les prévisions saisonnières donnent un mois d’avril anticyclonique, souvent synonyme de gelées.