e ministère ne précise pas quelles sont les régions qui en ont fait la demande, mais on sait que la DO Rueda et la DOCa Rioja en font partie. En effet, en janvier, le syndicat agricole ASAJA dans l’appellation à vin blanc Rueda évoquait la nécessité de pratiquer la vendange en vert sur 2 000 à 2 500 hectares (sur un total de 14 000 ha), tandis que la Rioja demandait la même mesure conjuguée à la distillation de crise. Il n’est pas question de celle-ci pour l’heure, mais d’une mesure qui « permet de rééquilibrer le marché en retirant un certain volume de vin » en amont de la récolte. La superficie totale concernée n’est pas précisée par les autorités espagnoles, mais celles-ci se basent sur la mise en œuvre de la vendange en vert en 2020 suite à la crise du Covid et de l’estimation du nombre d’hectares potentiellement bénéficiaires pour énoncer un budget de 15 M€.
Il faut dire que la crise énergétique et l’inflation ont freiné la reprise de la consommation de vin en Espagne en 2022. D’après les chiffres publiés par l’Organisation interprofessionnelle du vin (OIVE), la consommation a reculé de 7,2% sur les douze mois glissants jusqu’en novembre 2022, la baisse s’étant accélérée par rapport au mois précédent. Sur douze mois, les Espagnols ont consommé 9,64 millions d’hectolitres. Sous l’effet conjugué de la montée en gamme – les vins premium gagnent des parts de marché – mais aussi de l’inflation, les prix moyens ont atteint un niveau record de 6,03 € le litre dans le secteur CHR et de 4,06 €/litre pour la vente au détail, selon les données Nielsen. Le même phénomène se reproduit à l’export, où les vins espagnols ont affiché une hausse de 4,7% en valeur sur les neuf premiers mois de 2022 pour un recul de 10,2% en volume.