es sols volcaniques ont tout pour plaire : « ils sont plus résilients à la sécheresse et donnent une vraie identité au vin », affirme Pierre Goigoux, vigneron « passionné par son terroir » et vice-président de l’AOP Côtes d’Auvergne. « Ni meilleurs ni moins bons que les autres, les vins volcaniques sont différents et on va exploiter cette spécificité tout en protégeant le consommateur, abonde Pierre Desprat, vice-président de Vinora. Dès l’an prochain, les viticulteurs de l’appellation auront des arguments pour défendre leur terroir. »
Le 27 janvier à La Roche-Blanche (63), le syndicat des Côtes d’Auvergne annonçait en effet le lancement d’une vaste cartographie des sols du vignoble, en partenariat avec l’Institut français du vin (IFV) et Vinora. « Un périmètre de 320 ha à cartographier a été défini englobant l’AOP et une partie de l’IGP, précise Gilles Vidal, président du syndicat. En plus des vignes plantées, l’objectif est d’identifier de nouveaux secteurs propices à la viticulture. D’ici dix ou quinze ans, nous espérons que notre vignoble aura doublé de taille pour atteindre 700 ha, avec 35 créations d’entreprises. » Une belle revanche pour une appellation longtemps dévalorisée, mais qui remonte la pente depuis quelques années. « Le prix moyen des vins d’Auvergne a augmenté de 18 % en cinq ans, se félicite le président. Nous avons beaucoup de candidats à l’installation qui butent sur l’accès au foncier. »
Si 60 000 € ont été déboursés pour la cartographie des sols (subventionnés à hauteur de 40 % par la Région), c’est que l’étude porte de nombreux espoirs. « C’est un couteau-suisse, s’enthousiasme Pierre Goigoux. Mieux connaître ses sols permet d’anticiper les réactions de la vigne face aux évènements climatiques. Nous aurons aussi la possibilité de faire des vinifications parcellaires et d’argumenter sur nos vins. Et cela aidera les collectivités à prendre conscience de la valeur de la vigne et à l’intégrer dans les PLU et PLUi. »
En plus d’être sensibilisées, « elles auront des arguments pour préempter des biens », ajoute Benoit Fesneau, animateur du syndicat. Plusieurs communes ont montré leur intérêt pour le projet, au premier rang desquelles Cournon-d’Auvergne qui porte un projet de développement de zones viticoles. Le syndicat a entamé des discussions avec la Safer et des intercommunalités pour constituer des réserves foncières en vue de l’installation, mais il reste à trouver des financements.
Les travaux de cartographie doivent démarrer au printemps et durer six mois, pour des résultats attendus mi-2024.
Hors du périmètre de 320 ha, les collectivités et viticulteurs intéressés pourront demander à faire cartographier des sols. Le coût de 200 €/ha sera à leur charge, mais des discussions sont en cours avec le département pour obtenir une aide.




