Le cri d'alarme des producteurs de Côtes d'Auvergne

"Ne nous lâchez pas la grappe"

Face aux ventes de vins en chute libre, la Fédération viticole des Côtes d'Auvergne lance un appel au secours auprès de la grande distribution, des cavistes mais aussi des consommateurs.

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a filière viticole auvergnate annonce « faire face chaque année à une accumulation de difficultés » : sécheresse, gel, ou encore taxe Trump...Auxquelles il faut désormais ajouter la crise sanitaire liée au Covid-19. Comme ailleurs, les restaurateurs et les cavistes sont fermés et n'achètent plus de vin. L'exportation s'est arrêtée et de nombreuses ventes ne se rattraperont pas.

Les ventes de vins de la région seraient donc « en chute libre » : les vignerons indépendants ont perdu en moyenne 30 % de chiffre d'affaires en mars, 65 à 70 % en avril ; la principale cave coopérative Desprat Saint Verny enregistre -58 % de CA en mars et -80 % en avril. Et tous envisagent la même perte pour les mois à venir. Ils projettent une diminution drastique des ventes sur un an mais aussi l’impossibilité de recouvrir certaines créances de la CHR.

Des cuves pleines

« On peut estimer que la part du chiffre d’affaires dépendant de la CHR est d’environ 30 à 40 % pour une cave indépendante des Côtes d’Auvergne. Un tiers des créances risque alors de ne jamais être recouvré par liquidation des établissements à cause de la crise sanitaire. Et pour les établissements qui réouvriront, nous avons pleinement conscience que les commandes ne repartiront pas de sitôt » détaille Pierre Deshors, tout nouveau président de la Fédération Viticole du Puy de Dôme.

Avec des cuves pleines et la prochaine récolte qui se profile, les opérateurs sont inquiets. Leurs responsables professionnels ont donc décidé de lancer un appel auprès de la grande distribution et des cavistes pour relancer un peu leur activité. Ils en appellent également directement aux consommateurs, afin que ces derniers consomment « local ». Sur les réseaux sociaux notamment, une campagne de communication va être lancée. Chaque producteur pourra diffuser son portrait pris sur son lieu de travail (vignes, chai…) avec un message fort : « Ne nous lâchez pas la grappe ». De quoi rappeler que la filière compte plus que jamais sur les consommateurs.

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