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Le mildiou et l’oïdium de la vigne contournent de plus en plus de phytos
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Surveillance
Le mildiou et l’oïdium de la vigne contournent de plus en plus de phytos

Amétoctradine, oxathiapiproline, fluopicolide, APK, SDHI… Les résistances du mildiou et de l’oïdium aux phytos ont encore augmenté dans le vignoble en 2022.
Par Marion Bazireau Le 16 janvier 2023
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Le mildiou et l’oïdium de la vigne contournent de plus en plus de phytos
La note liste toutes les substances actives rentrant dans la composition des produits pour protéger la vigne contre le mildiou, l’oïdium, la pourriture grise et le black rot. - crédit photo : Inrae
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algré la faible pression sanitaire du millésime 2022, les experts du plan de surveillance national de la résistance aux produits phytopharmaceutiques ont réussi à prélever du mildiou. Dans leur note technique 2023, parue ce 13 janvier, ils témoignent d’une augmentation de la résistance spécifique à l’amétoctradine.

« C’est le cas dans tous les vignobles, excepté en Aquitaine, dans les Charentes et en Bourgogne. Dans l’Armagnac, la molécule peut perdre de son efficacité lorsqu’elle est associée à un partenaire à l’efficacité partielle » préviennent-ils, recommandant aux viticulteurs qui réalisent une deuxième application de l’associer avec un mode d'action multisite.

Pour limiter le risque de perte d’efficacité en lien avec la résistance non spécifique à l’amétoctradine, ils conseillent par ailleurs de ne pas réaliser plus de 3 applications à base de QioI ou QiI au total.

Toujours dans l’Armagnac, mais également dans le Languedoc, en Provence, dans le Beaujolais et dans le Val de Loire, les analyses montrent une perte d’efficacité de l’oxathiapiproline contre le mildiou.

Comme pour les benzamides (zoxamide), les premières souches résistantes aux OBSPI (oxathiapiproline) et aux benzamides (zoxamide) ont été détectées en 2021. « Même si les détections augmentent pour l’oxathiapiproline, elles restent isolées et à faible fréquence en 2022 » rassurent les experts, préconisant toutefois un usage limité de ces spécialités « en attendant la caractérisation phénotypique et génotypique des différents isolats pour P. viticola ».

L’oxathiapiproline ne doit être utilisée au maximum qu’une fois par campagne, « systématiquement associée à un partenaire efficace, et appliquée en mosaïque spatiale à l’échelle du vignoble pour limiter les risques de pression de sélection sur un seul stade végétatif ».

La note confirme par ailleurs la présence de la résistance au fluopicolide dans tous les vignobles, avec une occurrence forte à l’exception de Val de Loire et du Sud-Est.

Pour conclure sur le mildiou, la note rappelle qu’à l’exception des substances multisites dont l’efficacité intrinsèque est suffisante (métirame, folpel, cuivre, dithianon), tous les modes d’action sont désormais concernées par des résistances.

APK et SDHI contournés par l’oïdium

Côté oïdium, la campagne 2022 est marquée par une progression de la résistance aux APK (aryl-phényl-kétones) et aux SDHI (inhibiteurs de la succinate déshydrogénase).

C’est le cas pour le métrafénone (benzophénones) et le pyriofénone (benzoylpyridines) dans la famille des APK, avec une occurrence moyenne à forte en augmentation dans l’ensemble des vignobles, en particulier en Bourgogne, où sa fréquence est également forte.

Les produits concernés dans les SDHI sont le boscalide (pyridinescarboxamides), le fluopyram (pyridinyles-éthylbenzamides) et le fluxapyroxade (pyrazolescarboxamides).

La résistance est détectée pour la première fois en Champagne, et présente dans les vignobles de Bourgogne, du Languedoc, du Sud-Est, et de la Vallée du Rhône. Son occurrence progresse en Armagnac et dans Val de Loire.

La résistance de l’oïdium aux SDHI se caractérise par différentes mutations affectant la cible des fongicides. « Chaque mutation affecte différemment les substances actives représentant les trois classes chimiques de SDHI. Par exemple, le fluopyram est fortement affecté par les substitutions SdhC I244V et A83V (associée à G25R) » détaillent les techniciens, expliquant qu’il est important d’utiliser toute la palette de molécules disponible et de ne réaliser qu’une application par classe chimique pour « éviter de concentrer la sélection de la résistance vers des mutations qui seraient fortement dommageables pour une substance active en particulier ».

 

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Tous les commentaires (1)
Jean BOIDUBON Le 21 février 2023 à 16:16:28
A force d'interdire les multisites, ou de les limiter de plus en plus sévèrement, les produits encore utilisables, souvent unisites ont davantage de problèmes...ça étonne qui ?
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