os bouteilles de vin en verre, vous les voyez à moitié pleines ou à moitié avides ? Alors que les hausses de prix semblent toujours plus rapprochées (de la quinzaine au trimestre selon les échos) et les délais de livraison restent distendus (aussi peu garantis que les prix), la grogne ne cesse de monter face aux verriers qui conditionnent moins le vin que les préoccupations des caves et négociants. La demande étant supérieure à l’offre depuis fin 2021, les opérateurs du vin ont franchement l’impression que la gestion du carnet de commandes des verriers se fait autant à la tête qu’à la fidélité du client… Et à sa capacité d’accepter des prix confortablement haussiers, sans se plaindre des disparitions de références ou des retards de livraison.
Pour des représentants de la filière, on peut voir les bouteilles à moitié plaintes... Une demande de vérification sur la réalité des tensions sur les stocks a été transmise à l’administration, qui ne peut commenter une possible enquête. Chez les verriers, on indique travailler à plein régime pour répondre à la demande, très incertaine pour l’avenir. Dans le vignoble, entre deux appels au retour à la consigne et au réemploi, on entend des questions et hypothèses revenir en boucle sur de possibles abus de position dominante, pour ne pas clairement parler d’ententes entre les gros faiseurs du verre. S’ils souhaitent désamorcer ces récriminations, les verriers n’ont qu’à transposer la transparence de leurs produits aux déclarations sur leurs niveaux de stock et leurs coûts de production. Il faut rappeler que l’histoire est longue entre le vin et la bouteille, bercée de confidences et de confiance.
« Ô Bouteille
Pleine toute
De mystères,
D’une oreille
Je t’écoute :
Ne diffères » écrit François Rabelais sur la dive bouteille (Cinquième Livre, 1564), ajoutant :
« Vin tant divin, loin de toi est forclose
Toute mensonge & toute tromperie. »
La vérité se trouve au fond de la bouteille de vin : en Verallia et contre tous, O-I soit qui mal y pense !